HOMMAGE A DENIS LUBINDI UNE PERTE ÉNORME POUR LE JOURNAL L’AVENIR

Vendredi 22 janvier 2016 - 05:26
Image

La rédaction du journal L’Avenir est sans voixdevant l’irréparable. La disparition de celui qu’ils appelaient tous affectueusement " papa Denis " laisse un vide profond. Un tour hier dans cette rédaction nous a permis de lire sur le visage des confrères la consternation et la désolation.
Le directeur de publication de ce quotidien a perdu un partenaire, un correcteur inégalable. Pour Jean Marie Nkambwa, c’est une perte énorme pour la rédaction. " Papa Denis " était un formateur, un guide, un encadreur… " Son départ me fait souffrir énormément. Je suis sans correcteur. Nous qui rédigeons nos manchettes toujours tard. Il était là malgré son âge, pour me lire et me corriger. C’était mon seul correcteur. Au-delà de la page sportive qu’il animait, il assumait plusieurs rôles à la rédaction ", confie le Directeur de publication du Quotidien avec une voix abattue.

En effet, le Dp du journal l’Avenir a reconnu que lorsque le journal a passé de moment difficile concernant la situation au pays ou encore sa ligne éditoriale, la page sportive qu’animait " Papa Denis " était notre palliatif. Même quand la patronne a fait la restructuration de l’entreprise, notre regretté papa était toujours là ferme et soumis aux ordres de la hiérarchie. "Papa Denis " était toujours là pour me stimuler, m’encourager, m’aider à relever le niveau. " J’ai une difficulté concernant soutien du nom et soutient du verbe, il m’a toujours corrigé sur ce point là, me rappeler la différence. " " Je suis tout seul pour gérer la page sportive et aussi la rédaction ", pleure-t-il dans l’âme.

UNE PLUME DE LA PRESSE SPORTIVE TRES RESPECTEE

Un journaliste du même tabloïd, St Hervé Mbuy, a fait savoir que le journal l’Avenir a perdu un grand correcteur. " Notre rédaction a perdu un grand reporter et analyste sportif. Une plume très respectée même au niveau des chancelleries occidentales", regrette-t-il. "Papa Denis " a milité pour la cause des albinos. Il était le conseiller en communication de la fondation Mwimba Texas. Très social, mobilisateur, un grand conseiller pour des cas privés.

UNE BIBLIOTHEQUE EST PARTIE

Pour sa part Rebecca Muzama, la seule dame de la rédaction, éplorée, elle garde beaucoup de souvenirs pour l’illustre disparue. " A mon arrivée en 2007, je l’ai trouvé assumant les fonctions du directeur des sports. " Papa Denis " aimait l’excellence dans la rédaction des papiers. " Bien écrire et bien lire son papier avant de partir était son leitmotiv. Il s’attaquait toujours aux fautes d’orthographe. Nous l’avons surnommé " papa engalisa " pour sa rigueur dans la correction, il ne laissait rien passer ". C’était notre dictionnaire, s’est-elle effondrée. " Nous recourrons toujours à lui pour une précision ou encore une interprétation d’un mot ou d’une phrase ". Très amusant " Papa Denis " avait brisé les barrières au sein de la rédaction. " Nous l’appelions papa, parce qu’il était le plus âgé, c’était un vrai ami ", s’exprime-t-elle avec consternation.

LE JOURNAL A PERDU UN MAITRE

Georges Bay " Payne " pour les lecteurs, a loué les qualités de l’illustre disparue. " Le journal a perdu un maître, une référence. Non seulement qu’il animait la page sportive, il jouait plusieurs rôles à la rédaction ". Comme dit un adage, " en Afrique un vieillard qui meurt, est une bibliothèque qui brûle ", cette citation correspond à la disparition de " Papa Denis ", fait-il remarquer. Il était de la veille école. Souvent, il nous montrait les photos avec ses amis tels que Kabala Muana Mbuyi, Basunga Nzinga, Tshimpumpu wa Tshimpumpu…
C’est une page qui se tourne pour la presse écrite dans le domaine sportif. Sa mort intervient dans un contexte particulier où la presse écrite doit se battre pour son avenir face aux nouvelles technologies de l’information, la génération future est tournée sur l’image. La presse écrite n’attire plus, fait-il remarquer. Son souhait est que la tombe qui couvre " Papa Denis " ne couvre pas la presse écrite car, les jeunes ne s’y intéressent plus. Mathy MUSAU