ILE DE GOREE : DES LANGUES SE DELIENT ET DES MASQUES TOMBENT MBUSA ET MUKUNGUBILA DÉBALLÉS

Mercredi 13 janvier 2016 - 09:01

L’ancien leader du RCD/KML retourné dans la rébellion et le pasteur auteur des attaques de décembre 2013 contre notamment l’Etat-major des FARDC et la RTNC épinglés comme des donneurs des leçons de subversion lors de la réunion tenue au large de Dakar.

Un mois jour pour jour après la fameuse réunion de l’Ile de Gorée, les langues commencent à se délier. Des révélations sont distillées à dose homéopathique. Présents à la grand-messe -noire ?- tenue au large de Dakar, l’ultra rebelle MbusaNyamwisi et le pasteur politicien Paul Mukungubila font l’objet d’un déballage…en règle.

Préparée et convoquée dans le plus grand secret, la réunion de l’Ile de Gorée au Sénégal avait fini par être connue du grand public. Pour cause, la controverse que cette rencontre a charriée dès son ouverture le 12 décembre 2015.
En fait de la délégation congolaise à un meeting censé parler de la démocratie en Afrique subsaharienne, il ne s’était finalement agi que des délégués de l’Opposition et de la société civile qui s’y apparente.
Premier couac, après avoir réalisé que l’objet de la réunion était loin d’être aussi " noble " et que seuls les opposants avaient été invités à ces assises, le représentant de l’Eglise catholique quittera l’Ile de Gorée. Et ce que seuls les initiés savaient au départ éclatera au grand jour. A savoir que sous des dehors d’une rencontre citoyenne sur " le respect de la Constitution et de l’alternance " , il s’(agissait davantage de voir comment transmettre le b.aba des " soulèvements populaires" , façon printemps arabes , ou encore du style burkinabè . A la manœuvre, pas de surprise : les mouvements Filimbi et Lucha.
Voilà qu’un mois après le feuilleton " Ile de Gorée ", d’autres fuites alimentent les conversations dans la ville haute. Hier, plusieurs sources ont fait état de la participation plus que remarquée de Mbusa Nyamwisi et du Pasteur Paul Mukungubila à la messe "goréenne ". Le leader du RCD/KML repassé dans la rébellion et le pasteur connu pour avoir attaqué, le 30 décembre 2013, des sites stratégiques à Kinshasa, Lubumbashi et Kindu , ont fait part de leurs expériences respectives dans la…subversion.
Mbusa aurait renseigné les participants sur son "expérience " dans l’Est et plus particulièrement aux confins du Grand nord -pays nande- et de l’ex-Province orientale où opèrent ses milices transformées en LRA ou ADF locaux. Des groupes armés crées et entretenus à des fins subversives que le Gouvernement éprouve le plus grand mal à éradiquer. Des participants à la rencontre de l’Ile de Gorée confient que Mbusa Nyamwisi aurait soutenu que si l’expérience en cours dans son " fief " pouvait être étendue sur tout le territoire national, on arriverait facilement à déstabiliser les institutions et donc le pouvoir en place.
Deuxième expert ès insurrection à faire part de son " expérience ", Paul Mukungubila. Ce pasteur dont les hommes armés s’étaient tristement illustrés un matin du 30 décembre par des attaques contre des sites stratégiques à Kinshasa, Lubumbashi et Kindu.
Dans la capitale, la " milice " de Mukungubila avaient pénétré dans les installations de la télévision publique jusqu’à perturber le programme pendant quelques minutes. Ces assaillants se réclamant du Pasteur candidat malheureux à la présidentielle de 2006 avaient même été signalés à l’Etat-major des FARDC.
C’est donc fort de ce précédent que Paul Mukungubila aurait estimé à Gorée qu’avec une bonne préparation et un conditionnement psychologique et physique des hommes, on peut mener avec succès une insurrection de grande ampleur. Dans les deux cas, pourvu que les moyens financiers suivent.

LE « FRONT CITOYEN POUR 2016 », UNE PATATE CHAUDE
Ces révélations comme le désistement du délégué de l’Eglise catholique sont de nature à conforter la thèse subversive qui colle à la messe de l’Ile de Gorée. C’est à penser qu’on n’y a pas parlé que de démocratie et d’alternance dans les règles de l’art. Sinon, l’exercice aurait concerné toute la classe politique et toutes les loges de la Société civile.
Ce n’est pas tout. Sorti des entrailles de l’Ile de Gorée ou à tout le moins né dans la foulée de cette réunion controversée, le " Front citoyen pour 2016 " ressemble à ce bébé dont tout le monde hésite à se porter parrain. Quoi que présent au Sénégal, l’UDPS a vite fait de démentir être sociétaire du dernier des fronts crées par des opposants congolais. Le parti tshisekediste s’est même fendu d’une mise au point à ce sujet. A ce jour, aucun leader de taille ne s’empresse à endosser le brassard de capitaine du " Front citoyen pour 2016 ".
Sans doute , estiment des observateurs , que l’objet social du Front paraît trop imbibé de l’esprit par endroit subversif de l’Ile de Gorée pour voir des politiques de premier plan se bousculer en vue de prendre la tête de ce qui sent l’insurrection à mille lieues. JN