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Après le deuxième sit-in organisé le 29 août dernier à l’Archevêché de Kinshasa, où des journalistes s’étaient mobilisés pour solliciter l’implication du Cardinal Laurent Monsengwo afin d’obtenir la libération de leur collègue Mike Mukebayi, responsable du journal “Congo News”, FFJ (Freedom for journalist), à travers son directeur, vient d’adresser une lettre ouverte au Cardinal congolais.
Dans cette correspondance, Freedom for journalist (FFJ), association de défense et de promotion de la liberté de la presse en République démocratique du Congo (RDC), dit avoir saisi le Cardinal Laurent Monsengwo, en vue de « porter à sa connaissance le malaise né au sein de la famille communicationnelle nationale à la suite de l’expéditive incarcération, à la prison centrale de Makala à Kinshasa, du journaliste Mukebayi Nkoso Mike, Directeur du bihebdomadaire RD Congo News , poursuivi pour imputations dommageables contre l’Eminence à la suite d’une plainte portée devant la justice ».
FFJ reconnaît dans cette lettre que l’article mis en cause a malmené le statut de pasteur du Cardinal Monsengwo, en face d’une loi liberticide sur la liberté de la presse qui donne de larges compétences au juge pénal appelé à se fonder sur la plainte plutôt que sur les faits rapportés.
L’organisation propose une voie de sortie pour restaurer l’image d’homme de paix entamée par la publication querellée.
Pour le cas en présence, FFJ estime que l’option première était celle d’adresser un droit de réponse au journal aux fins de, démentir les faits allégués publiés.
Deuxième possibilité : saisir la profession, en cas de non satisfaction. Et la troisième, et même l’extrême, serait de porter l’affaire devant les cours et tribunaux de droit commun.
Mais ici aussi, une jurisprudence voudrait qu’une affaire en procédure disciplinaire devant la profession soit, au préalable, vidée avant d’envisager un éventuel recours à la justice.
La présente voie proposée a, au départ, été respectée mais brutalement interrompue avec l’arrestation du journaliste qui a donné lieu à une clameur publique aujourd’hui difficile à contenir, constate FFJ.
Selon cette organisation, ce dossier aurait dû trouver une solution dans une procédure disciplinaire au sein de la profession, et en cas de condamnation, le journaliste se soumettrait à la sanction qui serait plus sévère que l’emprisonnement.
Tout en présentant les plaignants, M.M Kaniki et Vianney, comme des proches du Cardinal, FFJ est d’avis que l’influence personnelle de ce dernier pourrait, à elle seule, contraindre les plaignants à mettre en application le pardon qu’il dit avoir déjà accordé au journaliste Mukebayi.
FFJ dit aussi ne pas partager ni l’esprit et ni la lettre des écrits, objet de la plainte et souhaite que Son Eminence, par souci de sa sacralisation actuellement malmenée, parte du pardon accordé à l’implication dans le retrait de la plainte comme geste de compassion.
FFJ rappelle qu’en solidarité avec le journaliste conformément aux instruments qui réglementent la profession, les deux sit-in organisés ont été sauvagement réprimés par la Police devant l’archevêché. Pour FFJ, les victimes collatérales de cette saga judiciaire ont été aussi les journalistes. Les uns bastonnés, les autres interpellés et emmenés, manu militari dans les cachots de parquets parce qu’ils avaient, au nom de la liberté d’expression, organisé une activité publique devant le bureau du Cardinal en solidarité avec l’un de leurs.
LKT