Insécurité au Nord-Kivu : le gouvernement interpellé

Mercredi 28 octobre 2015 - 12:08

Plusieurs agglomérations du territoire de Lubero, au Nord-Kivu, ont été paralysées, lundi 26 octobre, par une journée « ville morte » au lendemain d’une attaque des rebelles rwandais ayant fait trois blessés graves dans un village, selon plusieurs sources, révèle l’AFP.

 

« Nous avons décrété trois journées « ville morte », à partir de ce lundi jusqu à mercredi 28 octobre, pour interpeller le gouvernement à restaurer la paix et la sécurité, surtout, dans les agglomérations du Sud du territoire de Lubero », a déclaré à PAFP le président de la Société civile de Lubero, Georges Kasongo. «Nous en avons assez de kidnappings [...] et de 1‘insécurité [causée par] les FDLR» (Forces démocratiques de libération du Rwanda), a-t-il ajouté joint par téléphone à partir de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, qui est ainsi déstabilisé par la violence armée depuis plus de vingt ans.

« La première journée est une réussite parce que toutes les activités ont été fermées. Il n ‘y a pas eu d’école, pas de marché et la population n ‘est pas partie travailler aux champs », a-t-il dit.

Joint par téléphone à Lubero (environ 170 km au Nord de Goma), l’administrateur du territoire, Joy Bokele, a déclaré avoir été « surpris par l’ampleur de ce mouvement dans le Sud du territoire ».

« Le problème de 1‘insécurité est réel dans le Sud du territoire de Lubero », où « la population vit dans 1‘inquiétude», a concédé Bokele. «Nous pensons qu‘il doit être résolu par le concours de tout le monde et surtout de la population, et non pas seulement par nous, autorités locales », a-t-il néanmoins ajouté.

 

Dimanche, selon un responsable coutumier local ayant requis l’anonymat, deux hommes et une femme ont été poignardés par des FDLR ayant attaqué leur village, Miriki, dans le Sud de Lubero et sont depuis lors «entre la vie et la mort ».

 

Ces rebelles hutu rwandais, dont certains chefs sont accusés d’avoir pris une part active dans le génocide des Tutsi de 1994, au Rwanda, sont régulièrement accusés de commettre de graves, crimes contre les civils dans l’est du pays.

 

A Kirumba, « il n’y a pas eu d’école lundi, les boutiques étaient fermées et les gens ne sont pas partis aux champs », a dit à l’AFP Jean Maliro, enseignant dans cette localité du sud du territoire. Joseph Kamali, commerçant à Kayna, à une quinzaine de kilomètres, a confirmé que là non plus il n’y avait «pas eu d’activité ».

 

Par STEPHANE ETINGA