Insécurité dans les Grands Lacs

Mardi 23 septembre 2014 - 11:09

L’indignation est à son comble dans la province du Nord-Kivu après la découverte de deux corps des officiers congolais qui était des otages de l’Armée patriotique rwandaise (APR). Il s’agit du capitaine Ngimbi Ntoto et du Lieutenant John Towa.

Quelques jours avant cette scabreuse affaire, un autre scandale avait défrayé la chronique dans la Région des Grands Lacs. Cette fois-là il a été découvert des corps humains emballés dans des sacs charriés par la rivière Kaghera (Rwanda) sur le lac Moero qui sépare le Rwanda et le Burundi. Des enquêtes crédibles ont démontré que ces victimes ont été tuées au pays de Paul Kagamé.

Point n’est besoin de rappeler ici l’assassinat en Afrique du Sud d’un opposant au régime en place à Kigali. Les services sud-africains ont établi la responsabilité du Rwanda dans ce meurtre. La tentative d’assassinat sur l’ex responsable des services de renseignement rwandais dans le même pays est encore l’oeuvre diabolique de Kigali selon les conclusions d’une enquête menée par la justice sud-africaine.

Si l’on jette un regard rétrospectif un peu plus loin sur les différentes tribulations qui ont secoué la région des Grands Lacs, il ressort que Paul Kagamé représente un véritable danger pour cette partie de l’Afrique. Dans son propre pays, il a instauré une dictature sanguinaire où tous ceux qui ne réfléchissent pas comme lui sont frappés de fatoua.

Avec l’Ouganda où il a vécu en exil pendant de très longues années et le Burundi, pays où vivent les mêmes tribuns que celle qui se trouvent au Rwanda, les relations ne tiennent qu’à un fil. Pour preuve, les combats violents et meurtriers que se sont livré les armées rwandaise et ougandaise à Kisangani sont encore frais dans la mémoire des gens pour être oubliés.

C’est plus avec la RDC que les rapports sont les plus tumultueux. Après l’aventure de l’AFDL, aussitôt que feu Laurent-Désiré s’était affranchi de son parrainage, le dictateur rwandais a juré de montrer des pas mûrs et des verts au pays de Kasa-Vubu, de loin plus grand que la minuscule république rwandaise. De la rébellion à l’agression de la RDC au dernier mouvement insurrectionnel dit M23 en passant par le CNDP, c’est toujours le Rwanda qui est pointé du doigt parce que reconnu comme bras séculier de tous ces hors-la-loi qui sèment la désolation et la mort dans la partie orientale de la RDC.

A un moment donné, la RDC qui a supporté pendant très longtemps ces humiliations de la part d’un voisin ombrageux va sans doute décider de passer à l’offensive pour laver l’affront subi. D’ailleurs une tentative dans ce sens était sur le point de se réaliser avec feu le vaillant général Félix Budja Mabe lorsqu’il était à la tête du front militaire au Sud-Kivu. Avec ses troupes, il était sur le point de franchir la frontière pour exercer le droit de poursuite des assaillants venus du Rwanda.

Cet exemple prouve à suffisance que la République démocratique du Congo est capable, si elle le veut, de faire mordre la poussière à Paul Kagamé qui se prend à tort pour un foudre de guerre. Si cette option de déclarer la guerre à un petit pays est levée, elle sera malheureusement mal accueillie par la communauté internationale qui accusera la RDC de crime contre l’humanité et de je ne sais encore quoi. Mais pourquoi cette communauté n’intervient-elle pas maintenant pour pousser le tyran de Kigali à cesser ses avatars et ses provocations envers la RDC ?

Tout laisse croire que cet homme se croit inamovible à raison des soutiens dont il dispose dans les couloirs des pouvoirs américains et britanniques. A malin malin et demi. Puisque Kagame a fondé sa politique sur une diplomatie secrète, il n’y a que sur ce terrain que la RDC doit tout faire pour le déstabiliser. Le gouvernement est donc appelé à mettre en place une diplomatie agressive pour faire basculer la tendance actuelle en faveur de la RD Congo. Une fois défait sur ce terrain, Paul Kagame sera pris comme une petite mouche. Et alors le peuple congolais jubilera.