Dans son intervention à la Conférence en Allemagne : Matata indique le bien-fondé du partenariat Afrique-Allemagne

Vendredi 12 septembre 2014 - 13:34

Les opportunités qu‘offre la RDC expliquées.

« Le développement socioéconomique de l’Afrique est aujourd’hui, pour les Africains, un défi majeur à relever, parce qu’il constitue le levier idéal pour hisser les pays africains dans le club des économies émergentes ». Ces propos ont été tenus hier jeudi 11 septembre par le Premier ministre de la Rd Congo à l’ouverture de la conférence tenue au Café Moskau à Berlin sous l’organisation du ministère allemand de la Coopération et du Développement. A travers son exposé, Augustin Matata Ponyo dit Mapon a invité l’Allemagne à définir des stratégies dans le but d’augmenter son volume d’échanges avec l’Afrique.

Pour l’homme à la célèbre cravate rouge, le continent africain a besoin des partenaires comme l’Allemagne pour l’accompagner sur le chemin d’un développement intégral. Cela du fait, a-t-il soutenu, que « les ressources naturelles de l’Afrique et le dynamisme de sa population combinés au savoir-faire allemand est susceptible de produire des miracles sous forme de développement durable. Toutefois, pour être mutuellement bénéfique, ce partenariat doit se fonder sur la responsabilité et le respect mutuels ». Il a par la même occasion souligné la reconnaissance des pays africains à l’appui que l’Allemagne apporte aux populations du continent noir à travers divers programmes, dont la Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ), la Kreditanstalt für Wiederaufbau en français : Etablissement de crédit pour la reconstruction) (KFW) et la fondation Konrad Adenauer en Afrique. Agence de coopération technique allemande pour le développement, la GTZ est présente dans plusieurs pays africains à travers des projets liés à la préservation de l’environnement, la KFW de son côté a pour vocation de mettre en œuvre les missions d’intérêt public telles, que le soutien au secteur de l’Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement (AEP&A) pendant que la Fondation Konrad Adenauer appuie généralement les activités ayant trait à la démocratisation et à la sensibilisation en matière électorale.

 

Les besoins réels de l’Afrique brandis

 

Matata Ponyo a profité de la brèche ouverte par le ministre allemand de la Coopération pour aborder les besoins réels de l’Afrique. En premier lieu, l’homme à la cravate rouge a mis en exergue l’importance de la paix dont l’Afrique a besoin pour se développer à l’instar de l’Europe pendant les trente glorieuses vers les années 1945 et 1975. Car, selon Mapon, le continent européen a su profiter de la période d’accalmie et d’entente mutuelle pour construire sa richesse d’aujourd’hui. Ainsi l’Allemagne a été invitée à prioriser en faveur de l’Afrique la politique de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, une bonne gouvernance, un développement économique qui soit écologiquement et socialement durable ainsi que des structures de coopération économiques et politiques équitables.

 

Dans son exposé, Mapon a aussi insisté sur la prévention des conflits de manière à mettre en place des mécanismes pour prévenir la survenance la survenance des conflits que de les gérer. Pour lui, il faut arriver à éviter qu’après la crise soit avant la crise. S’appuyant sur son pays, la RDC, qui suite à près de 20 ans d’insécurité, a consacré des dépenses militaires ayant sacrifié les investissements productifs et les secteurs sociaux, Matata Ponyo se demande comment persuader les dirigeants des pays belliqueux?

Il n’a pas manqué de faire mention à la formation des jeunes africains qu’il considère comme le meilleur moyen d’accompagner l’Afrique vers son émergence. Mais à la condition que cette formation soit accompagnée d’une valeur ajoutée en construisant des industries dans les domaines clé comme l’agriculture, secteur à forte intensité de main d’œuvre pour espérer absorber une masse importante de la population active et en transformant les minerais sur place, en Afrique, avec la collaboration de l’Allemagne un pays à forte technologie.

 

De cette manière, il y a lieu d’anticiper selon lui, le flottement du genre des « printemps arabes » car des jeunes mieux formés dans une économie peu industrialisée risquent de constituer une bombe à retardement. Cette stratégie renferme d’après lui, le triple avantage de permettre une accélération du processus de démocratisation notamment grâce à une population plus alphabète, d’augmenter la qualité de la santé de la population avec des moyens financiers plus importants et d’assurer une meilleure alimentation par une production agricole non plus de subsistance mais désormais de précision, plus abondante et de qualité tel le concept de parc agroindustriel que la RDC est entrain d’expérimenter actuellement.

 

Transformation du système économique recommandé

 

Il a souhaité voir l’Afrique multiplier les efforts pour la transformation structurelle de son système économique en vue d’une prospérité partagée. L’acquisition des nouvelles technologies ainsi que l’expansion de leur application pour la création des nouveaux produits à haute valeur ajoutée constituent, selon son entendement le chemin par excellence pour garantir une croissance économique soutenue et partagée en vue de la réduction de la pauvreté dont souffre la majorité des ménages africains.

 

Il a partagé la proposition allemande concernant la construction de l’Union africaine de demain à partir des pôles sous-régionaux de croissance devant servir de locomotive afin de booster le développement de l’Afrique. Ce modèle a porté déjà des fruits sous d’autres continents. L’Afrique du Nord, de l’Ouest, Centrale, de l’Est et Australe peuvent-elles se choisir des locomotives naturelles pour assurer cette convergence des économies africaines? s’est- il interrogé.

 

L’Allemagne est aussi priée de renforcer ses liens de coopération avec l’Afrique dans les domaines des sciences et des technologies, de l’éducation sous toutes ses composantes, des petites et moyennes entreprises, de la gestion durable de l’environnement, de la démocratie, de l’agriculture, de la bonne gouvernance, de la paix et de la sécurité. Cela dans le processus d’acquisition des nouvelles technologies qui passe nécessairement par un investissement massif dans la création et la diffusion des connaissances dans tous les domaines.

 

Usant de son leadership européen et mondial, l’Allemagne est en mesure d’accompagner le continent africain dans son effort d’émergence. Une coopération axée sur le progrès technologique, le développement humain, la bonne gouvernance et la paix, permettra à l’Afrique d’accroitre sensiblement sa productivité et offrir sur le marché international des produits et services à valeur ajoutée élevée a été recommandée. Une telle transformation structurelle des économies africaines aura pour effet immédiat l’augmentation du revenu des ménages qui constituera à son tour un marché porteur pour l’économie allemande. Ainsi, l’aide de l’Allemagne aujourd’hui créera les conditions d’une croissance soutenue pour l’économie allemande de demain, a-t-il conclu ce chapitre de système économique.

Mapon a saisi aussi cette opportunité pour parler du rôle que peut jouer la RDC pour la relance de l’Afrique. Ce pays a renoué avec la croissance qui se maintient ,d’après lui, autour d’une moyenne de 7%.A fin 2013, il était de 8,5%; soit le taux de croissance le plus élevé en RDC depuis 1970, et selon les projections du FMI, elle se situera aux environs de 9% en 2014.11 a fini par indiquer que I ‘économie congolaise est donc aujourd’hui caractérisée par un cadre macroéconomique stable, une inflation totalement maîtrisée et faible, et une stabilité totale du franc congolais par rapport aux devises étrangères. Il a noté, à titre illustratif, que le taux d’inflation de la RDC se situait à près de 10.000% en 1993- 1994, aujourd’hui 1,4% projeté en 2014 contre 1% en 2013. « Un record dans l’histoire de l’économie congolaise. Le taux de change moyen est demeuré stable autour de 920 Francs Congolais le dollar américain durant les quatre dernières années.

Toutes les informations livrées permettent aux autorités allemandes de se faire correctement l’idée sur les opportunités qu’offre la RDC par rapport au partenariat que compte développer l’Allemagne avec les pays africains.

KERK

 

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