Victime d’un accident en date du 23 janvier 2013, Jacky Ndala Mpoyi, chroniqueur musical, a saisi la justice. Cet accident s’ était produit au « Village Orange », en face du stade des Martyrs, dans le cadre de l’émission « Orange-11 », consacrée à la CAN. Enrôlé sous le RCE 3800, ce dossier a été examiné le mardi 10 février devant le Tribunal de Commerce de Kinshasa-Gombe, dans la chambre 3 du juge Kiroro.
La victime exige la condamnation solidaire de ses partenaires au paiement des dommages et intérêts de l’ordre de 3 millions de dollars US pour les préjudices subis ainsi que le remboursement des frais médicaux. Dans leurs exposés, les avocats du demandeur ont rappelé que c’est dans le cadre de la Can 2013 que la société Orange avait sponsorisé cette émission à caractère promotionnel. L’agence Express, spécialisée dans l’événementiel, avait été recrutée pour la logistique, notamment le montage du podium.
Full service «Chat group» avait conclu le contrat avec Jacky Ndala Mpoyi. Mais, au cours d’une émission, le podium allait s’écrouler. Blessé, ce dernier avait été conduit à la clinique Ngaliema. A sa sortie, il avait suivi des séances de kinésithérapie au Centre pour Handicapés.
Ses avocats estiment que leur client a été victime d’un manque d’assistance de la part de ses partenaires. Déçu par le jugement du Tribunal de paix, il avait saisi le TGI/Gombe qui, à son tour, l’avait aiguillé vers le Tribunal de Commerce. Ils sont convaincus que la société Orange devait aussi être condamnée pour avoir été l’initiatrice du projet, même si elle avait recouru à un sous-traitant.
En outre, ces conseils ont indiqué que la responsabilité d’Optimum est engagée car c’est elle le point focal de la communication pour Orange.
De leur côté, les conseils de l’agence Full Service, autrement appelée « Chat group », ont précisé qu’il s’agissait de la production de 22 émissions pour un cachet mensuel de 1000 dollars US. Par ailleurs, ils ont signalé que le montage du podium n’était pas de sa responsabilité mais plutôt de celle de l’Agence Express .
Pour leur part, les avocats de cette agence ont rétorqué qu’elle n’était nullement responsable du montage du podium et qu’il n’y a pas eu de contre-expertise.
Intervenant dans la foulée, le conseil d’Optimum a déploré l’absence d’un procès-verbal de constat d’accident. Il a conclu que le tribunal était matériellement incompétent pour connaitre cette affaire car elle relève du droit du travail. Elle a sollicité sa mise hors cause car l’action était mal dirigée. Les trois conseils de la société Orange ont, quant à eux, reconnu que l’agence Express était chargée de l’organisation de l’événement, mais que leur cliente avait souscrit à une police d’assurances pour les éventuels incidents. Les agences avaient la responsabilité de la tenir au courant de tout dans le cadre événementiel. A leurs yeux, il y a mauvaise direction à l’égard de leur cliente et insuffisance de preuves quant aux circonstances de l’accident.
Ils ont relevé, à leur tour, l’inexistence de procès-verbaux sur les prétendues lésions corporelles subies par Jacky Ndala car les factures en leur possession attestent que le plaignant n’avait dépensé, en tout et pour tout, que 156.000 francs congolais.
Melba Muzola