Le chef des Allied Democratic Forces (ADF-Nalu, « Forces démocratiques alliées » en français) Jamil Mukulu, est aux arrêts depuis le 20 avril 2015 par les services de sécurité tanzaniens à Kagezi, à la frontière entre le Kenya et la Tanzanie.
« Ce Djihadiste détenait une dizaine de passeport de nationalités différentes (photo). Actuellement, il est entre les mains des services de sécurité en attendant tout transfèrement soit au Congo soit en Ouganda, son pays natal », rapporte le journal Red Pepper paraissant en Tanzanie.
Plus de 300 personnes tuées
Jamil Mukulu est le commanditaire présumé des massacres perpétrés par les ADF-Nal dans le territoire de Beni (Nord-Kivu, Est de RD Congo) et la ville du même nom, et qui ont fait plus de 30 personnes tuées depuis octobre 2014.
« Le mode opératoire de ces égorgeurs reste le même : tuer à l’arme blanche pour éviter toute alerte », selon des sources concordantes.
Fondées en 1995
Essentiellement composées d'islamistes du mouvement tabligh, les Allied Democratic Forces (ADF-Nalu) sont dirigées depuis 2007 par Jamil Mukulu, un chrétien converti à l'islam.
Elles ont été fondées fin 1995 par la réunion de plusieurs mouvements d'opposition au président Yoweri Museveni dont l'Allied Democratic Movement, la National Army of Liberation of Uganda et l'Uganda Muslim Liberation Army ainsi que d'anciens soldats des Forces armées zaïroises et rwandaises en 1996.
Implanté dans la chaîne Rwenzori, le mouvement élève son effectif en un an d'existence de 500 à 1 500 combattants et étend son activité dans le sud-ouest du pays3,4.
Lors de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka (Zambie) en 1999, plusieurs pays participants à la Deuxième Guerre du Congo décident d'une coopération militaire visant à désarmer milices et groupes rebelles actifs dans la région.
L'Armée ougandaise obtient plusieurs victoires militaires sur les ADF, les encerclant par le territoire congolais. Le mouvement éclate en plusieurs petits groupes, actifs en RDC, et dans le sud (près des frontières avec la République démocratique du Congo et le Soudan du Sud), le centre et l'ouest de l'Ouganda.
« Isa Lubega et Ali Bwanbale, deux des principaux cadres des ADF sont arrêtés en 2000. Les dernières actions des ADF ont lieu en 2001 (le parc national Rwenzori Mountains, fermé en 1997 à cause de l'insécurité, est rouvert le 2 juillet, sous haute protection) », rappelle-t-on.
Le mouvement qui conserve une certaine capacité militaire (autour de 500 combattants établis en RDC en 2005) est placé sur la Terrorist Exclusion List des États-Unis.
En 2004, la National Army of Liberation of Uganda est suspectée d'actes de guérilla.