Joseph Kabila invité à stopper la guerre des clans Minaku- Matata

Lundi 6 juillet 2015 - 12:12

Dans son édition du 26juin 2015, La Référence Plus ne pensait pas mieux sous-titrer en fustigeant des règlements des comptes qui résulteraient des interprétations plurielles et fort intéressées que d’aucuns ont tenté, et tentent encore, de réserver à la plainte que le Conseiller spécial du Chef de l’Etat, M. Luzolo Bambi a déposée le 23 juin dernier à l’office du Procureur Général de la République. Non seulement que nous avons plaint les “ fuites “ pour un document qui, jusqu’à preuve du contraire, était censé être frappé du sceau de la confidentialité- et par ricochet de la présomption d’innocence pour les pointés- ; nos peurs se justifient par la sélectivité hautement médiatisée réservée à une catégorie seulement de ceux qui seraient Cités dans le dossier. Ça s’affiche outrancièrement et personne ne s’en émeut. A l’analyse, l’on se rend bien compte qu’il s’agit là de la guerre des clans qui s’est déclenchée dans les rangs de la Majorité Présidentielle Guerre entre deux clans au sein de la MP. Le clan Minaku d’un côté et le camp Matata de l’autre. Joseph Kabila n’est pas encore parti ou ne s’est même pas encore prononcé que des ambitions se dessinent pour sa succession.

L’opinion qui observe les faits et gestes des uns et des autres n’est pas dupe. Si, pour une action judiciaire qui n’est même pas encore fixée, le Procureur Général de la République se sent dans l’obligation de faire une mise au point et d’interpeller des médias trop affichés et trop alignés, c’est qu’il doit avoir été secoué dans son intime conviction d’homme de loi et dans sa parfaite maîtrise des questions judiciaires. Que le Premier ministre se Soit départi de sa modestie traditionnelle et surtout de sa réserve pour donner de la voix sur ce dossier, c’est qu’il a été choqué, lui aussi, par la malveillance des interprétations. Notamment celles de RFI qui, dans la kyrielle de gouverneurs et autres hauts fonctionnaires cités, n’aura décelé que” le réseau établi par le Premier ministre pour voler l’argent de l‘Etat “. Et elle choisit la veille de la fête du 30 Juin pour jouer faussement au porte-parole du Parquet. Comme si les imputations dommageables n’existent pas dans le lexique judiciaire français.

A l’analysé, on n’a pas besoin des loupes pour voir l’effervescence qui secoue la Majorité Présidentielle. C’est à une guerre sans merci que se livrent désormais ses bonzes.

Nombre d’entre eux estiment que l’heure a sonné pour se positionner dans le “ dauphinat “. Le Chef ne s’est pas encore prononcé à ce sujet, certes, mais il ne faudra pas, qu’il se retrouve devant un embarras, le moment venu. Il faut, par conséquent, écarter de la course ceux qui, d’une façon ou d’une autre, peuvent jouir des faveurs des pronostics. C’est donc dans cette perspective que s’alignent, dans un camp, les politiques et, dans l’autre, les technocrates. Il va de soi que c’est le politiquement fort qui tient à écraser le faible.
Sinon, comment comprendre que ce sont seulement les personnalités proches du Premier ministre qui sont notoirement voués aux gémonies au travers de ces fuites judiciaires mises impunément sur la place publique alors qu’elles ne sont pas les seules à gérer ou à avoir gérer ! Il va de soi que les résultats engrangés par Matata dans l’exécution de la vision du chef de l‘Etat de la Révolution de la modernité ne sont pas de nature à plaire à tout le monde. Surtout pas à ceux qui estiment que cet atout est un laurier supplémentaire qui gêne leurs ambitions. On est humain. Aucun” politiquement correct” ne peut se prévaloir du contraire: Mais on ne peut honnêtement pas traiter comme des pestiférés des gens qui, par leur travail, ont fait ce qu’ils ont fait à l’aéroport de N’Djili, ont fait remonter le fleuve, 20 ans après à un ITB/Kokolo autrefois soumis à la rouille. Des gens qui rétablissent l’humanisation du Congolais dans la plupart des secteurs vitaux de la vie ! Cela, au moment où, avant eux, des budgets de l’État ont été engloutis sans le moindre résultat. Et sans qu’une moindre publicité n’ait été faite sur ne serait-ce une plainte à ce sujet déposée à la justice.

Ne pas influencer le chef

Les ambitions sont naturelles et légitimes certes. Pour qu’elles soient cependant loyales, laissons la justice faire son travail en toute indépendance dans le cas d’espèce. Sans l’influencer au travers des fuites nocives, souvent sans fondement solide. Par ailleurs, le chef qui connaît mieux ses ouailles au-delà des apparences faussement trompeuses, saura faire le choix judicieux quand il le décidera. En attendant, il a intérêt à mettre de l’ordre dans la bergerie en évitant cette guerre fratricide entre les clans Minaku et Matata. Parce qu’en réalité c’est cela qui s’observe. Les éclaboussures de cette sale guerre et de ces dénonciations très peu solides reprises dans la presse risquent de ridiculiser toute la famille MP. Et même au-delà.
En 2008, Augustin Matata n’était pas encore Premier ministre quand l’IDEF (Redevance pour le financement des infrastructures aéroportuaires) a été instituée. Même alors, on sait qui la récolte et qui la gère. Et Justin Kalumba n’était pas encore ministre quand le dossier SOGEA SATOM pour la réhabilitation de la piste de l’aéroport de N’Djili a été conclu pour qu’il soit accusé de surfacturation. C’était en 2010. Les exemples peuvent se multiplier en parcourant la paperasse. Notamment en ce qui con cerne des marchés de gré à gré (bus, locomotives reconditionnées...) autorisés par la Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics ou de ces autres acquisitions qui relèvent de la gestion stricte des entreprises réformées et dont le Portefeuille était d’ores et déjà la seule tutelle. Il y a fort à parier que le volume du bruit fait autour de ce dossier n’ait pour répondant la légèreté de prétendus griefs qu’il renferme. Ça ne sera pas honorant pour la famille politique du chef de l’Etat. Pas non plus pour le chef de l’État que l’on fait passer pour auteur de la plainte.

Par Théo Kimpanga