Katumbi face au Parquet de Lubumbashi

Lundi 9 mai 2016 - 10:16
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Après une première « invitation » à laquelle Moïse Katumbi n’a pas répondu le samedi 07 mai 2016, au motif qu’elle ne lui était pas parvenue, le Parquet général près la Cour d’Appel de Lubumbashi a fait déposer en sa résidence, le même jour, par le biais d’un huissier de justice, un mandat de comparution. Bien que l’un des vigiles de l’intéressé ait refusé de signer la copie ramenée au Parquet général, cette juridiction considère que le destinataire a été atteint. Par conséquent, l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga est attendu ce lundi 09 mai à partir de 9 heures, pour être verbalisé pour des faits mis à sa charge.

 

On rappelle, à ce sujet, que le ministre de ‘la Justice et Garde des Sceaux, Alexis Thambwe Mwamba, a donné au Parquet général de la République l’injonction d’ouvrir une enquête judiciaire sur des allégations d’utilisation, par l’incriminé, des mercenaires étrangers, dont des sujets américains, dans ses résidences ainsi que ses fermes. Ce membre du gouvernement avait même martelé qu’il existait des preuves irréfutables de la présence, dans l’ex-province du Katanga, des mercenaires au service de Moïse Katumbi, par ailleurs soupçonné de disposer des caches d’armes dans cette partie de la République. Précis, il a fait état, dans son point de presse du mercredi 04 mai, de l’entrée de 658 sujets américains en territoire congolais, entre janvier et avril2016. Ces arrivées massives l’ont poussé à soupçonner l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga des préparatifs d’un mouvement insurrectionnel en vue de déstabiliser les institutions de la République. C’est à ces graves accusations qu’est appelé à répondre l’interpellé ce lundi matin.

 

On signale que depuis le 24 avril 2016, date d’un meeting avorté que l’intéressé voulait organiser à Lubumbashi, plusieurs de ses gardes du corps, dont cinq Congolais et un Américain, avaient été mis aux arrêts. Deux citoyens congolais avaient été relâchés peu après tandis que trois autres ainsi que leur collègue américain, avaient été transférés à Kinshasa. Selon le ministre de la Justice, le garde du corps américain de Moïse Katumbi, le nommé Lewis Darryl, a fait des aveux sur ‘son passé d’élément de Marine’s dans son pays (1985 -1989) ainsi que ses missions extra-professionnelles en Afghanistan, au Kosovo, en Irak, au Burundi et aux Emirats Arabes Unis.

 

L’épreuve de force enclenchée

 

L’affaire des mercenaires au service de Moïse Katumbi a une portée tellement sensible en cette période de fin du second mandat présidentiel, d’annonce de plusieurs candidatures à la présidentielle et d’incertitude de la tenue du scrutin présidentiel que l’opinion publique congolaise est impatienté de connaître la vérité. Il appartient dès lors à la justice de faire diligence dans la collecte des données de nature à innocenter ou enfoncer cet acteur politique parrainé déjà par plusieurs plates-formes politiques, dont le G7 et l’Alliance pour l’Alternance Démocratique.

 

Les investigations de la justice congolaise doivent être menées avec le maximum de professionnalisme et de neutralité, afin que le dossier judiciaire de Moïse Katumbi ne pêche par des à-peu-près de nature à jeter le discrédit sur le gouvernement congolais, qui a pris le parti de porter de graves accusations non seulement contre lui mais contre des sujets étrangers, avant l’entrée en scène de l’appareil judiciaire.

 

On assiste pratiquement à l’épreuve de force entre le gouvernement congolais et le « banc » de la défense où apparaissent, en plus de Moïse Katumbi et ses avocats, l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Kinshasa, qui qualifie de « fausses » les activités de mercenariat imputées aux membres de la garde rapprochée du précité, dont Lewis Darryl. L’implication de ce dernier ainsi que celle d’autres sujets américains dans le dossier de Moïse Katumbi doit être étayée par des pièces à conviction indiscutable, au risque de donner l’impression d’une mascarade et de faire accréditer la thèse du règlement des comptes contre ce « présidentiable ». La tension déjà perceptible entre Kinshasa et Washington peut être évitée si l’affaire se termine soit par un non-lieu soit par la confirmation, à travers l’établissement, sans la moindre zone d’ombre, de la culpabilité du président du TP Mazembe. Affaire à suivre.

 

Par KIMP

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