Kinshasa : Maître Gérard Kamanda wa Kamanda n’est plus !

Vendredi 22 janvier 2016 - 05:30
Image

C’est dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 janvier 2016 que Maître Gérard  Kamanda wa Kamanda s’est éteint à Kinshasa (RD Congo) à la suite d’un vaillant combat de plusieurs mois contre une subite maladie. Et je perds plus qu’un beau-frère !
S’il laisse une famille médusée et désemparée, Maître Kamanda est l’un des rares acteurs politiques congolais à laisser également dans l’histoire de la Nation congolaise un sillon de haute facture patriotique, nationaliste, vertueuse et internationalement élogieuse.
Au niveau international en effet, il reste jusqu’à ce jour le Congolais qui a atteint le plus haut grade dans les institutions internationales pour avoir été le Secrétaire général adjoint de ce qui restera à jamais la plus prestigieuse des institutions interétatiques dont l’Afrique peut s’enorgueillir : l'organisation de l'unité africaine (OUA).
Toujours au chapitre de ses prestations internationales, Maître Kamanda a laissé une empreinte indélébile au Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations-Unies pour avoir présidé lui-même, en tant qu’Ambassadeur de la République du Zaïre, cette illustre institution à l’un des moments cruciaux de l’histoire de notre temps ; lorsqu’on frôla une troisième guerre mondiale avec la Guerre des Malouines ou guerre de l'Atlantique Sud en 1982…
Son sillon dans l’histoire politique congolaise restera marqué du sceau de la rigueur d’un technocrate de haut vol et d’un patriotisme aussi bien exubérant qu’exigeant.
Il fit ainsi infléchir le régime de Mobutu à réhabiliter Patrice-Emery Lumumba pour lui consacrer le culte de Héros national qui lui est désormais réservé.
Mais, acteur politique vertueux, opposé au favoritisme et au clientélisme dans un système où ces antivaleurs font plutôt partie des codes et des facteurs de survie, Maître Kamanda mènera la carrière politique d’un homme plutôt seul pour finir presque dans la marginalisation politique.
Néanmoins, les éclats de ses compétences intellectuelles et politiques exceptionnelles resteront à jamais impérissables.
Qu’on se souvienne de subtilités de ses prestations au côté de Neslson Mandela Madiba sur le navire sud-africain Outenika le 4 mai 1997 ou du panache intellectuel avec lequel il conduisit à Bruxelles, le 11 décembre 1988, l’inoubliable « Mission de clarification » zaïroise ; qui laissa les Belges médusés devant leurs écrans…
Salut l’artiste !
Paix à ton âme !