Les avocats ont organisé mercredi 2 mars dans les rues de Kinshasa pour protester contre l’assassinat de leur collègue Jean Kisumbule, le 20 février dernier dans la capitale congolaise. Plusieurs centaines de manifestants, en toges, sont partis du Palais de justice en passant par le Boulevard du 30 juin, pour remettre un mémorandum au vice-ministre de la Justice et Droits humains ainsi qu’au ministre de l’Intérieur.
Dans leur mémorandum, les avocats venus des barreaux de Kinshasa-Gombe, Matete et de l’ex-Bandundu protestent contre l’assassinat de Jean Kisumbule et d’autres collègues comme Botethi, Kahasha, Kasoto Kasor. Les manifestants ont aussi dénoncé les menaces dont certains avocats sont l’objet ces jours-ci.
Me Edouard Mukendi, bâtonnier du barreau de Kinshasa/Gombe, explique:
«Nous demandons plus de sécurité pour les avocats et que les enquêtes qui sont menées aboutissent à ce qu’on retrouve les criminels, qu’ils soient traduits devant la justice. En même temps aussi nous formulons la demande de voir le Gouvernement nous autoriser à porter les armes, à l’instar des magistrats.»
Après le vice-ministre de la Justice, Mboso Kodia, le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et sécurité, Evariste Boshab, a aussi reçu les manifestants.
Il les a assurés du sérieux mis dans les enquêtes sur l’assassinat de Jean Kisumbule, qu’il suit d’ailleurs avec son collègue de la Justice.
«Les investigations menées jusqu’à présent ne démontrent pas que notre confrère a perdu la vie parce qu’il a été ciblé comme avocat. Je me fais fort de vous dire que ce crime ne restera pas impuni», a-t-il assuré.
Quant au port d’armes, Evariste Boshab affirme que tout Congolais qui se sent en insécurité, peut en faire la demande au ministère. S’il remplit les conditions, cette autorisation lui sera accordée, comme c’est déjà le cas pour trois avocats.
Les deux parties se sont aussi mises d’accord sur l’organisation des journées portes-ouvertes pour expliquer à la population le travail de l’avocat.
Me Jean Kisumbule, avocat au barreau de Kinshasa/Gombe, a été assassiné, dans la nuit de samedi à dimanche 21 février devant sa parcelle dans la commune de Bandalungwa à Kinshasa par des personnes non identifiées.