Kinshasa opposée à la pression exercée sur la justice congolaise

Lundi 29 février 2016 - 19:18

Le ministre de la communication et médias, Lambert Mende Omalanga a dénoncé les pressions exercées par certains pays étrangers sur la justice congolaise. Tout est parti d’un jugement rendu mercredi dernier par le tribunal de grande instance de Goma dans l’affaire ministère public contre deux activistes du mouvement pro-démocratie, Lutte pour le changement- Lucha. Selon le porte-parole du gouvernement, ce mouvement non enregistré prône ouvertement l’anarchie et le chaos mais aussi dit ne pas reconnaitre les institutions de la république. Depuis la condamnation de ces deux membres de la Lucha à deux ans de servitude pénale, la justice congolaise fait face à des pressions par quelques pays qui se déclarent préoccupés, choqués par ce qu’ils considèrent comme une restriction de l’espace politique et une atteinte aux libertés publiques. Paris, Bruxelles et Washington ont haussé le ton. A l’unanimité, les gouvernements français, belge et américain ont condamné le verdict des juges de Goma. Au même moment à Kinshasa, le Bureau conjoint des droits de l’homme des Nations Unies pour les droits de l’homme s’est insurgé contre ce jugement en affirmant qu’il relève de l’instrumentalisation de la justice congolaise dans la répression des droits constitutionnels. Pour Mende, cette ingérence révèle un mépris à l’égard de la constitution et des lois congolaises qui consacrent l’indépendance des institutions judiciaires aussi bien du gouvernement congolais lui-même que celui  de toute autre puissance étrangère. Kinshasa rejette cette démarche cavalière de ces pays partenaires. Le porte-parole du gouvernement pense que dans cette affaire, tout s’est passé comme si on voulait obliger les juges congolais à soumettre les jugements et arrêts qu’ils s’apprêtent à rendre sur les causes portées devant leurs prétoires à l’avis du Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme ou des gouvernements américain, belge et français. Une pratique inacceptable, affirme Mende, à laquelle aucun citoyen congolais doué de raison ne saurait souscrire. Ainsi, le gouvernement congolais s’inscrit en faux contre les attitudes contradictoires de ceux de ses partenaires qui donnent l’impression de vouloir en même temps que soit mis fin à l’insécurité qui hypothèque la stabilisation d’une partie du pays mais se démènent pour empêcher aux institutions judiciaires d’assumer pleinement leur responsabilité quant à ce.