La société civile de Komanda, une localité du Nord-Kivu frontalière de la province de l’Ituri, se dit préoccupée et inquiète du vide laissé par l’armée régulière avec la délocalisation de l’Etat-major de l’opération Sokola 1 vers Eringeti (Nord-Kivu). Le président de cette structure citoyenne, Daniel Sezabo, l’a fait savoir mardi 10 mai à Radio Okapi.
A l’en croire, le vide laissé par l’armée suite à la délocalisation du commandement de l’opération Sokola 1 entraine déjà le déplacement des présumés ADF vers la province de l’Ituri et donc l’exposition de la population à des exactions de la part de ce mouvement armé islamiste.
Daniel Sezabo renseigne qu’une colonne de plus de vingt hommes armés a été aperçue par la population dans la nuit de lundi à ce mardi à Bwanasura et Dimu, deux localités de l’Ituri situées à 25 et 30 kilomètre de Luna à la limite avec le Nord-Kivu.
Ces assaillants identifiés aux rebelles des ADF étaient munis d’armes à feu, des machettes et des lances, a-t-il précisé.
Une présence qui a provoqué une panique au sein des habitants de ces deux localités, dont certains ont passé la nuit dans la brousse et d’autres ont préféré fuir à Komanda-centre pour être à l’abri des éventuelles attaques.
Pour le président de la société civile, ce mouvement est consécutif à la délocalisation du Quartier Général de Sokola 1 à Eringeti.
Il dit craindre de nouveaux massacres de civils par ces assaillants et plaide pour le déploiement des militaires FARDC sur l’axe Komanda-Luna afin d’éviter « le pire ».
Apres le massacre des 21 civils le mardi 3 mai dans la soirée à Minibo et Mutsonge à Beni, la hiérarchie militaire des FARDC avait décidé de délocaliser le commandement militaire des opérations « Sokola I » de la ville de Beni vers le « triangle de la mort » compris entre Mbau, Kamango, et Eringeti, dans le territoire de Beni. L’objectif de cette délocalisation, avait expliqué le gouverneur du Nord-Kivu Julien Paluka, est de rapprocher l’armée des lieux où se déroulent les activités criminelles et ainsi épargner les populations qui sont dans les grandes agglomérations. Une décision que le président de la Société civile du territoire de Beni avait qualifiée de tardive, dans la mesure où l’appel à la délocalisation momentanée du commandement des opérations Sokola I a Oicha avait été lancé bien avant que les civils ne soient de nouveau massacrés dans la région.