(Monusco presse) La Mission des Nations Unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (Monusco) veut créer toutes les conditions favorables à la reddition des rebelles hutus rwandais, après celle d’une faible proportion d’entre eux dans l’est, alors que la plupart de ces Rwandais sont candidats pour un retour pacifique dans leur pays.
L’Onu devrait ici plus s’appuyer sur cette position d’abandon de ces rebelles pour faciliter la concrétisation de l’option prise par ces hutus, qui ne jurent que de rentrer chez eux après avoir connu plusieurs revers contre les Forces armées de la République démocratique Congo (Fardc). Et donc, plus d’un, estime que cette option devrait être capitalisée en vue de préserver toutes les énergies qui pouvaient être mobilisées pour une intervention militaire, dont la sous-région n’a pas besoin pour le moment.
S’exprimant à cet effet, hier lors du point de presse hebdomadaire de la Monusco, le général Abdallah Wafi a déclaré ceci : « Nous veillons à apporter un soutien total. C’est-à-dire logistique, sécuritaire, militaire, alimentaire, et même sanitaire (...) Nous voulons créer vraiment toutes les conditions pour que ce processus ait une chance de réussir ».
Selon lui, renseigne la radio okapi, la Mission a pour priorité le bon déroulement du processus de reddition, après plusieurs échecs, notamment en raison de mauvaises conditions de cantonnement. Des responsables de la rébellion hutus rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (Fdlr) sont accusés d’avoir participé au génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, qui a fait au moins 800.000 morts, selon l’Onu.
Ces rebelles hutus comptent aujourd’hui entre 1.500 et 4.000 hommes, selon les sources, et sont particulièrement actives dans les provinces des Nord et Sud-Kivu (est), où elles sont accusées de graves exactions contre les civils (viols, meurtres, pillages, enrôlements d’enfants-soldats, etc...).
Vendredi au Nord-Kivu, près de 100 hommes se sont rendus mais aucun des chefs recherchés par la justice nationale ou internationale. Au Sud-Kivu, les redditions n’ont pas encore commencé. D’ici fin juin, Kinshasa espère que 1.400 rebelles se seront rendus.
"La Monusco a mobilisé des centaines d’hommes pour pouvoir sécuriser les sites de désarmement, les sites de triage mais aussi les itinéraires des convois pour que ces éléments démobilisés ne soient pas attaqués par d’autres forces et groupes armés", a souligné le général Wafi, rapporte la même source.
A l’en croire, la Monusco a mobilisé près de 1.000 matelas, plus de 1.000 ouvertures, 4.800 rations alimentaires, plus de 10.000 litres d’eau potable au bénéfice des éléments démobilisés qui vont se présenter, précisant que les Fdlr récalcitrants s’exposeront à des attaques de l’armée congolaise et des Casques bleus. Ceux qui se seront rendus doivent être transférés dans la province de l’Equateur (Ouest), avant de choisir de retourner au Rwanda ou demander l’asile, d’après le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku. Pour aider cette délocalisation, la Monusco a mis à disposition un avion militaire C-130.
Mercredi, une délégation présidée par le ministre des Affaires étrangères Raymond Tshibanda s’est rendue à Goma, capitale du Nord-Kivu, pour donner du tonus aux services impliqués dans la démobilisation des Fdlr.
A cet effet, la forte présence des experts de la communauté internationale sur ce dossier des Fdlr étonne plus d’un et laisse transparaitre des suspicions dans la démarche de ces experts internationaux, affichant un acharnement sur des gens qui sont prêts à rentrer chez eux. Et donc, en lieu et place de ces pressions, qui paraissent louches, un peu comme un arbre qui cache la forêt, l’Onu devrait plutôt encadrer, si ne pas faciliter ce retour au lieu de brandir la force là où elle n’est pas utile, pour jouer franc jeu.
Et enfin, au-delà de cette problématique, l’Onu devrait faire pression au Rwanda pour extrader les ex-rebelles du M23 encore sur son territoire pour intégrer le programme de démobilisation en Rdc. Ce quin’est pas encore faire. Alors que Kinshasa n’attend que ça de l’Onu qui, malheureusement, a les yeux tournés ailleurs.
{jcomments on}