La CENI et ZETES ont elles levées l’option du «glissement» ?

Jeudi 28 janvier 2016 - 10:16

Introduction

Notre Organisation a pris connaissance des données contenues dans la «Note technique sur l’actualisation du fichier électoral et la répartition des sièges» établie par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) circulant actuellement sur le net et, est en train de les analyser en les confrontant notamment à celles reprises dans la note de clôture établie le 17 juillet 2011 par la même CENI.

A ce propos, à ce stade nous avons déjà pu établir des invraisemblances qui nous permettent de remettre en cause la durée des délais minimum repris dans la précitée «Note technique» …

Nous tenons une fois encore à répéter qu’on ne peut saisir le coût faramineux et les méandres du processus électoral en République Démocratique du Congo sans prendre en considération la criminalité

économique qui caractérise la passation des marchés publics relatifs à la livraison de fournitures et/ou de prestations de services liés à l’organisation des élections.

Nous avons dévoilé la semaine passée qu’un cadre d’origine congolaise de la société belge ZETES avait déclaré dès le 3 septembre 2015 que :

«Techniquement, il devient hypothétique de tenir les élections dans les délais constitutionnels.  La classe politique doit en discuter.  Urgent.»

De même nous portons à la connaissance de l’opinion que des cadres de cette même société se trouvent actuellement à Kinshasa.  Cette présence est à mettre en parallèle avec des éléments en notre possession que nous ne pouvons dévoiler pour l’instant d’une part et d’autre part, avec le contenu de l’article publié le 13 janvier dernier par RFI faisant état de la signature prochaine d’un contrat entre la société belge ZETES et le gouvernement congolais après l’accord du Premier Ministre Augustin MATATA PONYO MAPON. [1][2]

A cet égard, le gouvernement belge et plus particulièrement, le Ministre des Affaires étrangères Monsieur Didier REYNDERS – en lieu et place de se contenter de prononcer des discours peu convaincant – ferait mieux de prendre des mesures concrètes pour que les élections en République Démocratique du Congo se déroulent bien dans les délais constitutionnels en empêchant notamment la société ZETES d’être à nouveau impliquée dans des faits de criminalité économique en relation avec l’organisation des élections dans ce pays ! [3]

[1] Ceci, alors que  Prenant le contre-pied des affirmations d’un cadre d’origine congolaise de la société belge ZETES,  Madame  Danae DHOLAKIA l’Envoyée spécial du Royaume-Uni pour la Région des   Grands Lacs a estimé quant à elle le 23 janvier 2016 qu’il est encore possible d’organiser les élections dans les délais constitutionnels si la volonté politique est au rendez-vous.   Lire ou relire «DRC elections 2016 : November vote is still «technically possible» says FCO  :

  1. : Le 17 juin 2010, l’Abbé MALU MALU, le Ministre congolais des Finances d’alors et actuel Premier Ministre congolais Augustin MATATA PONYO MAPON ont attribué dans des circonstances peutransparentes un marché de fourniture de 9 500 kits d’enrôlement des électeurs à la société belge ZETES.  Ceci, alors que l’offre de cette société avait été jugé non-conforme aux spécifications   techniques requises avec la conséquence que ladite offre aurait dû être rejetée définitivement.  Il ressort d’un récent article publié sur le site de RFI que la criminalité économique autour des    élections en République Démocratique du Congo n’est toujours pas écartée ! La question se pose alors de savoir si une société qui entretient des relations troubles avec des membres du pouvoir de  Kinshasa a t-elle intérêt à ce que les élections se déroule dans des conditions qui permettent qu’elles soient crédibles et organisées dans le respect des délais constitutionnels ?

(Une correspondance de l’ONG/Aprodec)