La CENI publie les mesures d’application de la loi électorale

Lundi 2 mars 2015 - 12:45

Accusé et poursuivi pour trois chefs de crime contre l’humanité (meurtre, esclavage sexuel et viol) et sept chefs de crime de guerre fait de faire participer des enfants de moins de 15 ans à des hostilités, d’avoir dirigé intentionnellement une attaque contre la population civile en tant que telle ou contre des civils qui ne participent pas directement aux hostilités avec comme corollaires homicide intentionnel, destruction des biens, pillage, esclavage sexuel et viol), l’ancien dirigeant présumé du front des nationalistes et intégrationnistes (FNI) Mathieu Ngudjolo Chui âgé de 45 ans, a été arrêté et transféré à La Haye le 7 février 2008.

Au terme d’une procédure judiciaire qui a durée plus de cinq ans, le natif de Bunia, dans le district de l’Ituri, en Province Orientale, a été acquitté par la chambre d’appel de la Cour Pénale Internationale (CPI), laquelle a confirmé la décision d’acquittement le 27 février 2015.

Garanties pour un come back sans problème au pays

Pour plus de précision, l’ouverture du procès a eu lieu le 24 novembre 2009. Le verdict d’acquittement est intervenu le 18/12/2012. Mais, le procureur a interjeté appel deux jours plus tard le 20/12/2012 auprès de la chambre d’appel de la CPI.

Après avoir examiné si la chambre de première instance a commis des erreurs factuelles, juridiques ou de procédure, la chambre d’appel de la CPI a rejeté l’appel interjeté par le procureur et confirmé la décision de la chambre de première instance II du 18 décembre 2012 acquittant Mathieu Ngudjolo des charges de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.

Selon l’accusation, les crimes reprochés à Ngudjolo auraient été commis lors de l’attaque contre le village de Bogoro le 24 février 2003 dans le contexte du conflit en Ituri, en RDC.

Ainsi acquitté de toutes les charges qui pesaient contre lui, il ne reste plus qu’une chose pour Mathieu Ngudjolo à savoir, regagner ses pénates.

Mais, le fils lendu a une peur bleue, celle d’une probable vengeance du pouvoir de Kinshasa après des témoignages portés contre Joseph Kabila, l’accusant de complicité et d’implication dans les différents massacres des populations de l’Est.

Pas à l’abri d’une vengeance

A ce propos, la CPI après avoir été en pourparlers avec le pouvoir en place à Kinshasa, a donné des garanties à Ngudjolo en vue de son rapatriement sans problème en RDC. Ce dernier malgré tout se dit être non assuré.

Il ne se sent par conséquent pas à l’abri de probables règlements de comptes ou de toute vengeance politique consécutive à ses déclarations contre Kabila à la CPI. A-t-il raison, a-t-il tort ? On ne saurait à ce stade confirmer ni infirmer pareille thèse. A moins de recourir à quelques jurisprudences. Mais, dit-on, comparaison n’est pas raison. Mathieu Ngudjolo pour sa part a ses propres raisons d’avoir la peur au ventre à l’idée de devoir rentrer dans sa patrie.

Par Lucien Kazadi Tshibambe