LA LIZADEEL PLAIDE POUR LE FONCTIONNEMENT DE TRIBUNAUX POUR ENFANTS À TRAVERS LA RÉPUBLIQUE

Mercredi 20 janvier 2016 - 05:20

La loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant en son titre III dans ces chapitres II et III évoque la compétence du Tribunal pour enfants ainsi que de la procédure devant le Tribunal pour enfants en conflit avec la loi. Malheureusement, plus de 5 ans après la mise en place de cette loi, les tribunaux pour enfants peinent à fonctionner, a dénoncé le président du Conseil d’administration de la Ligue de la zone Afrique pour la défense des droits des enfants et des élèves (Lizadeel) en RDC.

Sur 145 tribunaux pour enfants qui devaient fonctionner à travers la République, 15 seulement fonctionnent à Kinshasa et sont gérés par l’UNICEF. Et cela malgré plusieurs plaidoyers menés auprès de décideurs car la situation des enfants en conflit avec la loi s’aggrave au jour le jour, dénonce le PCA de la LIZADEEL.
Pour Joseph Godé Kayembe, la loi sur la protection des enfants est venue pour corriger tous les enfants hors la loi.
« Les enfants ne peuvent pas être emprisonnés. Leurs places sont en familles ou dans un établissement de garde et d’éducation de l’Etat », a-t-il souligné.
Il a, par ailleurs, expliqué qu’est enfant en conflit avec la loi « tout enfant auteur de violences physiques et verbales. Un enfant qui vole ou qui agit de manière brutale. Il y a toutefois, une procédure à suivre. Le Tribunal pour enfants est saisi par la requête de l’officier du ministère public du ressort dès qu’il a connaissance des faits portés contre l’enfant ». « Lorsque le Tribunal est saisi par l’officier de police judiciaire, celui-ci en informe immédiatement l’officier du ministère public du ressort. L’intervention de la Lizadel consiste à accompagner les enfants en mettant à leur disposition les assistants sociaux et les avocats », a-t-il indiqué.
A en croire le PCA de la Lizadeel, la loi portant protection de l’enfant vise entre autres à garantir à l’enfant le droit de bénéficier de différentes mesures à caractère administratif, social judiciaire, éducatif et autres visant à protéger de toutes formes d’abandon, de négligence, d’exploitation et d’atteintes physique, morale, psychique et sexuelle.
Cette loi tient à inculquer à l’enfant les valeurs de solidarité, de tolérance, de paix et de respect mutuel afin de l’amener à prendre conscience de l’indissociabilité de ses droits et devoirs par rapport à ceux du reste de la communauté.
Pendant que l’enfant est dans un établissement de garde ou encore dans sa famille, la Lizadeel organise une série de formations professionnelles telles que la coupe et couture, la menuiserie, la mécanique auto et tant d’autres pour permettre une réintégration sociale de ces enfants dans le cadre d’un suivi.
Nicolas Nzuzi, un jeune de 18 ans, est parmi les enfants en conflit avec la loi que la Lizadeel encadre, actuellement. Chauffeur de taxi, il relate ceci : " Je suis aujourd’hui fier de moi. Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école. Je passais mon temps à voler les retroviseurs de véhicules stationnés à travers la ville. Une fois, j’étais entrain de forcer la portière d’une jeep de marque Toyota, le propriétaire m’a surpris. Il m’a conduit à un poste de Police le plus proche. Et là, on me confiera au tribunal pour enfants qui avait informé la Lizadeel, qui est venue m’accompagner tout au long de la procédure. Comme j’avais moins de 18 ans, il y a de cela deux ans passés, j’étais dans un établissement de garde de l’Etat où j’ai bénéficié d’une formation en mécanique auto", avoue ce jeune chauffeur qui estime que le gouvernement doit prendre en charge l’éducation des enfants afin d’éviter à ces derniers l’oisiveté. Mathy MUSAU