Le mouvement pro-démocratie, Lutte pour le changement, a dénoncé l'expulsion du territoire congolais d'Ida Sawyer, la représentante de Human Rights watch au Congo-Kinshasa. La Lucha considère le non renouvellement de visa de Madame Swayer par les autorités congolaises, comme "la poursuite de la répression". Les activistes pro-démocratie demandent au gouvernement congolais de revenir vite sur cette décision même s'ils pensent que leur appel a peu de chances d'être entendu. Dans un long communiqué, le mouvement citoyen indique n’avoir pas de mots assez forts, pour condamner "ce nième signe d’une dérive autoritaire qui menace très sérieusement l’essor de la démocratie et de l’Etat de droit" en République Démocratique du Congo. En octobre 2014, rappelle la Lucha, le gouvernement avait expulsé le chef du Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme, en répresailles contre le travail de ce Bureau sur plusieurs affaires de violation grave des droits de l’Homme, et spécialement son rapport sur l’opération Likofi de triste mémoire. En avril 2016, ce fût l’expulsion de Monsieur Jason Stearns, chercheur sur la RDC à l’Université de New York, après que le Groupe d’Etude sur le Congo qu’il dirige, ait publié un rapport accablant sur l’implication de certains officiers des Forces armées de la RDC dans le massacre de civils dans la région de Beni. Plus récemment encore, au mois de juillet, les autorités de la RDC ont déclaré, selon la Lucha, persona non grata deux chercheurs de l’Ong internationale Global Witness, suite aux manquements du gouvernement dans le domaine de l’exploitation forestière et aurifère. Ainsi, la Lucha explique que des actes similaires contre des chercheurs, des leaders d’opinion, des défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes, voire des diplomates, se sont dangereusement multipliés- refus de visa, complications administratives, expulsions du territoire national, arrestations, emprisonnements… Parmi les victimes de cette répression déguisée, on compte le journaliste Français Claudy Siar (refus de visa, 2015 et 2016), le musicien Ivoirien Tiken Jah Fakolly (expulsion, 2015), le cinéaste Belge Thierry Michel (refus de visa, interdiction du film sur le viol de femmes, 2015), les activistes Sénégalais du mouvement Y’En A Marre et Burkinabè du Balai Citoyen (arrestations suivies d’expulsions, mars 2015), … . Le mouvement pro-démocratie affirme que si les étrangers sont quasi-systématiquement expulsés ou se sont vus refuser de visa, les ressortissants congolais, eux, reçoivent un traitement bien plus terrible. Ainsi, la lucha qui exprimé à Ida Sawyer et à Human rights watch toute la gratitude, constate que "la communauté internationale ne semble pas mesurer la gravité de la situation. "Elle se contente de déclarations diplomatiquement soignées, alors que lentement le navire RDC dérive, et avec lui les espoirs de tout un peuple en la stabilité, en la démocratie et en l’Etat de droit", déplore le leadetship de ce mouvement pro-démocratie, qui appelle au durcissement du ton contre Kinshasa.
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