Après la désignation dans les conditions jugées « partisanes » et « politiques » des membres du Conseil supérieur de l’Audio-visuel et de la communication (CESAC), de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), du Conseil économique et social par l’Assemblée nationale, la Nouvelle société civile congolaise (NSCC) dénonce « la politisation de la Commission nationale des droits de l’Homme » en République démocratique du Congo (RDC).
Elle accuse l’Assemblée nationale d’« arbitrage partisan » et émet des réserves sur la volonté politique susceptible de « doter le pays des institutions réellement d’appui à la démocratie, indépendantes, non partisanes et apolitiques ».
« L’avenir du processus électoral et les respect des droits et libertés des citoyens en RDC ont encore du chemin à parcourir, à la veille des grandes manœuvres électorales, voulues libres et apaisées. Les événements du 19, 20 et 21 janvier 2015, survenus à Kinshasa, en sont une parfaite illustration », s’inquiète-t-elle.
Cette organisation citoyenne se dit « déçue pour la énième fois » et marque son « désaccord avec la Résolution de la plénière de l’Assemblée nationale désignant, mercredi 01 avril 2015, les neuf animateurs de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH-RDC) ».
La NSCC « ne se reconnaît pas dans certains membres de la CNDH »
Le coordonateur national de la NSCC, Jonas Tshiombela Kabiena, estime que le « petit arbitrage » du Bureau de l’Assemblée nationale « n’a pas été assuré de façon impartiale et non partisane ». Avant d’affirmer que « l’indépendance de la CNDH est mise en mal, à cause de la présence des personnalités inconnues des structures des défenseurs des droits de l’homme, jugées partisans d’une certaine classe politique ».
La NSCC, qui « ne se reconnaît pas dans certains membres de la CNDH ainsi désignés », juge cette résolution « injuste et politique pour une institution voulue indépendante ».
Elle dénonce, par ailleurs, « la main mise de la classe politique sur les Institutions d’appui à la démocratie ainsi que la présence délibérée de certaines personnalités partisanes dans ces dernières ».
Par conséquent, elle appelle l’Assemblée nationale à « jouer à la sagesse, en corrigeant cette situation injuste ».
« Dans le cas contraire, insiste Jonas Tshiombela, la NSCC tiendra pour responsable, l’Assemblée nationale sur toutes les conséquences antidémocratiques qui découleraient de cette résolution »
La NSCC appelle également à « plus de vigilance, tous les militants et organisation des droits de l’homme tant au niveau national qu’international et de lier leur collaboration avec la CNDH par l’obtention de sa politisation ainsi que des garanties sur son indépendance ».