Victime aussi d’une injustice de la part du pouvoir en place, Christopher Ngoyi Mutamba
est entrain de convaincre en vain, ces deux activistes à mettre fin à leur jeûne
Fred Bauma et Yves Makwambala, deux activistes pro-démocratie et membres du collectif Filimbi ont entamé depuis le mardi 15 mars dernier, une grève de la faim.
Il s’agit pour eux de protester contre ce qu’ils estiment être une persécution judiciaire par l’Etat congolais. Les deux jeunes gens dénoncent leur détention prolongée et arbitraire ainsi que la manipulation de la justice par l’exécutif.
Face à la sourde oreille du pouvoir en place, la Société civile de la RDC, par l’entremise de son coordonnateur national, Christopher Ngoyi Mutamba, malade et incarcéré à la prison centrale de Makala, a pris l’initiative de prendre langue avec Fred Bauma et Yves Makwambala, pour les convaincre à mettre fin à leur grève de la faim.
Cette proposition a été faite le week-end dernier, au terme d’un face à face entre les délégués de la société civile et les deux activistes dans leur cellule, au pavillon 1 B17. Makwambala et Bauma ont dit aux délégués de la société civile qu’ils préfèrent mourir que souffrir en prison, signale notre source.
» Nous ne pouvons pas accepter que les jeunes gens qui sont à l’âge de mes enfants puissent perdre leur vie suite à l’insouciance du pouvoir en place qui n’a pas le sens de l’humanisme. Ils sont jeunes, nous avons encore besoin d’eux « , dit-il.
Christopher Ngoyi juge grave et lourde de conséquences la décision de ces deux activistes d’observer la grève de la faim. Pourtant leur condition physique est déjà fortement affaiblie par un séjour carcéral long et éprouvant à la prison centrale de Makala il y a une année. Une source basée à Makala a indiquée qu’après leur entretien avec Ngoyi, les deux activistes ont dit qu’ils vont continuer leur grève de la faim.
26 ans en prison
Hier dimanche 20 mars 2016, Fred Bauma a totalisé 26 ans, un anniversaire qu’il a fêté loin de sa famille et ses proches, mais en détention dans la méditation en observant une grève de la faim. Il faut craindre le pire si Makwambala etBauma refusent de s’alimentent.
» Nous avons tentés de leur persuader de mettre fin à leur grève de la faim, mais ils ont refusé « , explique Emmanuel Cole Adu , de la Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP).
Contacté par les délégués de la société civile, le directeur de la prison centrale de Makala, le lieutenant-colonel Thaddée Kibisa dit ne pas être au courant de la grève de la faim entamée par Yves Makwambala et Fred Bauma. Ces derniers indiquent qu’ils ont adressé une lettre ouverte au chef de l’Etat, Joseph Kabila, l’informant qu’ils vont observer un jeûne.
Par Godé Kalonji