L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) salue le dépôt d’une plainte par l’opposant Vano Kiboko contre les auteurs de son enlèvement de la prison de Makala pour celle de Ndolo. Elle indique que ladite plainte a été déposée par la victime le 28 janvier 2016. Elle est adressée à l’Auditeur Général des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) et s’articule autour des infractions d’enlèvement, détention arbitraire et atteinte aux droits fondamentaux garantis aux citoyens. Cette Ong rappelle qu’aux termes des articles 83, 84, 85 et 86 de l’ordonnance n° 44 du 17 septembre 1965 portant régime pénitentiaire, seuls le Directeur d’une prison et le Ministère public peuvent ordonner le transfèrement d’un détenu ou prisonnier.
Selon ACAJ, « la justice devra mener une enquête indépendante sur ces faits pour identifier les auteurs et leurs commanditaires, et les traduire devant une juridiction compétente. En attendant, l’Auditeur Général des FARDC a l’obligation légale d’ordonner le retour sans condition de Vano Kiboko à la prison de Makala ».
Selon la même source, Vano Kiboko souffre d’une hernie discale, d’hypertension artérielle et de diabète. Il n’a jamais été autorisé à aller se faire soigner dans une formation médicale spécialisée en dépit de ses multiples requêtes adressées aux autorités compétentes depuis février 2015.
On rappelle que l’intéressé est un ancien député de la Majorité Présidentielle qui s’était opposé, lors de son point de presse tenu à Lubumbashi le 28 décembre 2015, à la modification de la Constitution pouvant ouvrir la voie à un troisième mandat du Président de la République actuellement en fonctions. Il avait été arrêté le 29 décembre 2014 à Kinshasa, sur injonction du ministre de la Justice, au motif qu’il « aurait incité » des personnes à la haine raciale lors dudit point de presse. Le Tribunal de paix de Kinshasa/Gombe l’avait condamné à 3 ans de prison. Il avait interjeté appel contre sa condamnation. Il était détenu à la prison de Makala du 02 janvier 2015 au 26 janvier 2016, date à laquelle était intervenu son enlèvement.
Murka