Le livre « Mixture » du Camerounais Nkul Beti nous invite à la réflexion et à prendre parti

Mercredi 28 octobre 2015 - 06:05

Si le poète russe Alexandre Radichtchev avait affirmé : « Je vais où il me plait d'aller,  j'écoute ce qui m'agrée, je proclame ce que je pense », le Camerounais Nkul Beti a également choisi la poésie pour exprimer sa pensée avec beaucoup de liberté. Son recueil de poèmes « Mixture » rend hommage, dénonce, défend, incite le lecteur à réfléchir et à adopter un point de vue.

L'auteur aimerait une autre réalité que celle qui fonde son quotidien : « La vie de chez nous est un labyrinthe aux chemins fielleux et épineux, le mal a tué le bien, la panade, la famine, la guerre, le trépas, règnent en grands seigneurs, les gouvernants n'ont plus de foi, la vertu est morte ».

Le poète, n'ayant pas la mémoire courte, porte un regard implacable sur la traite  négrière qui a dépouillé l'Afrique demeurée asservie avec ses hommes et ses matières premières.

Diplômé en Lettres Modernes Françaises, né en 1993 à N'gaoundéré au Cameroun, Nkul Beti signe un excellent recueil dans lequel il a réussi à créer des images fortes.

Les textes font appel aux sentiments du lecteur. Sa joie de vivre est assimilable à la peau flétrie d'un chien : « Personne ne fait attention au clebs que je suis ». La douleur est tellement présente que le mot « larme » est celui qui est le plus cité dans cet ouvrage.

La liberté, la foi, l’amour, la vertu et le vice

Le bonheur, même passager, ensoleille par endroit cette fascinante poésie. Il y a l'amour maternel, les sept belles années passées au séminaire Sainte-Thérèse de Mvolyé, les sentiments envers l'âme sœur, même si sa rencontre avec la belle Dominique « restera un soldat inconnu ».

Le vin ne peut nettoyer les tracassins,  toutefois la liberté et la paix sont au rendez-vous de la « pauvre perdrix » Afrique.

Nous pouvons affirmer que cette poésie engagée développe des thèmes comme la liberté, l'exploitation de l'homme par l'homme, la foi, l'amour, la vertu et le vice plus que jamais d'actualité.

Âgé de 21 ans, Nkul Beti, de son vrai nom Baltazar Atangana Noah, a pris le parti de l'humanité et d’une équité outragée avec sa plume et de brillante manière, ce qui est tout à son honneur.

 

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