LE MARCHÉ DE CHANGE PARALLÈLE EN ATTENTE DE L’ÉVOLUTION DE LA SITUATION À LA BIAC

Lundi 11 avril 2016 - 09:39

Sur le marché parallèle, à l’heure qu’il est, les cambistes font la loi. Ils rackettent quasiment leurs clients. Ce qu’ils font, ils imposent leurs propres taux dans l’achat ou la vente des devises et ce, suivant leur bon vouloir et sans aucune référence au taux indicatif. Aussi, la parité de change sur ce marché y est-elle confuse : sur la Place du Château/Centre-ville, le long de l’avenue Lukusa jusqu’au Rond-point Forescom, au Couloir/marché central (ex-Garde Civile), la Place Memling et dans tous les bureaux de change agréés, le dollar américain se change contre 957 FC ou 960 FC. Tandis qu’ailleurs, dans des points non moins importants tels qu’Oswe, Marché Matete, terminus Lemba, Place Victoire etc. la parité y est d’1 USD/940 FC.

Pour le reste de la ville, les cambistes de la cité servent leur clientèle suivant la demande. Mais, dans l’ensemble, plusieurs cambistes, dans certains points de la capitale, continuent à appliquer de leur propre gré, la parité d’avant d’1 USD/920, 930 ou 935 FC. De ce fait même, ils créent un effet de spiral, en semant la confusion sur l’ensemble du marché parallèle avec des effets induits sur la circulation fiduciaire.
Pour plusieurs banquiers contactés, ces taux de change en spirale ne sont pas pour consolider la stabilité du marché de change, et, surtout, pour cimenter la confiance du public vis-à-vis de la monnaie nationale. Car les effets perturbateurs seront de longue durée.
Pendant l’affaire BIAC, il a été observé un flottement dans certains segments des marchés de change, hors marché officiel. Les spéculateurs ont essayé de jouer sur cette affaire pour se faire plus des profits. Du fait de leur action, la parité entre le dollar et certaines devises fortes a été revue à la hausse. Pendant cette courte période, sur les places fortes de change de Kinshasa, la parité la plus courante était d’1 USD/970, 980 et, voire, 1.000 FC. C’est ainsi que plusieurs observateurs avaient salué l’intervention du Gouvernement quand il avait expressément exigé le filtrage des informations sur cette affaire. Au cas contraire, les fausses informations qui ne pouvaient qu’en naître, allaient créer une onde de choc et envenimer une situation gérable.
Par ailleurs, il est constaté que les grandes masses de francs congolais générées par l’activité économique à Kinshasa, sont déversées sur le marché de change parallèle. Elles servent à l’achat des devises étrangères qui sont thésaurisées par des particuliers et elles servent naturellement à des opérations en dehors du circuit bancaire. Par effet de manivelle, ces masses d’argent en monnaie nationale alimentent, à leur tour, le circuit spéculatif de sorte que l’on s’enferme dans un véritable cercle vicieux financier.
A la fin de la semaine dernière, la même situation spéculative se présentait encore. Et, parallèlement, il a été constaté une réduction de l’activité cambiste, refreinée, non par le mouvement financier, mais plus par la volonté d’observer l’évolution de la situation à la BIAC, entendait-on dire. AMBALU/Cp