L’Etat, l’Eglise, la Société civile et la MONUSCO doivent mettre ensemble une meilleure coordination en faveur de la population du Nord-Kivu pour assurer la protection physique, la paix et le développement durable à ce peuple longtemps meurtri. C’est la déclaration faite par le Nonce apostolique le samedi dernier à Goma lors d’une conférence de presse sanctionnant la fin de leur tournée de trois jours dans cette province.
Mgr Luis Mariano Montemayor a fait savoir que le Saint-siège va poursuivre son appui à la MONUSCO afin de doter les soldats de la paix des moyens suffisants pour traquer tous les éléments négatifs qui sèment la terreur dans la partie Est de la RDC.
Après avoir entendu les cris de détresse des uns et des autres, le représentant du Vatican en RDC a promis de faire fidèlement son rapport au saint-Père sur tout ce qu’il a vécu pendant son séjour dans cette partie du pays. Car, a-t-il soutenu, le pape François accorde une attention particulière au Congo démocratique.
" Le Congo, pour l’Eglise catholique, le Saint-siège, n’est pas oublié. Pour nous, c’est stratégique. On a trente-trois millions de catholiques au Congo ou peut-être plus. La question de stabilité et de développement du Congo, est une question de famille ", a renchéri le représentant du Vatican en RDC.
" Le peuple du Nord-Kivu, est un peuple dynamique qui a besoin de paix pour se remettre. Redonner l’espoir à cette population pour qu’elle puisse construire un futur meilleur ", s’est-il adressé aux autorités de la RDC.
LA MONUSCO NE PEUT PAS SE RETIRER EN LAISSANT UN VIDE
Mgr Luis Mariano est conscient qu’un jour la MONUSCO va quitter la RDC définitivement. Cependant, il souligne qu’ il ne faudra pas que cette grande mission de la paix au monde quitte la RDC en laissant un vide. La MONUSCO doit laisser une population capable de se prendre en charge et d’assurer son développement, a-t-il fait savoir.
Pour cela, cette population a besoin de la paix et de la sécurité, a indiqué l’ambassadeur du Vatican en RDC. " Nous voulons un Etat congolais fort, qui a une vision claire pour sa population ", a encore insisté le nonce apostolique en RDC. Et de souligner, la restauration de l’autorité de l’Etat suppose la collaboration avec la société civile avant d’ajouter que l’Etat doit être au service de son peuple.
LE CONGO SERA EFFECTIVEMENT DEBOUT
Prenant la parole lors de cette rencontre avec la presse, le patron de la MONUSCO est convaincu que la RDC sera effectivement debout comme le déclare son hymne national. Pour ce faire, Maman Sidikou Sambo invite la population à garder espoir. " Nous sommes allés au contact de la population, ce qui est un symbole de conjonction des efforts pour protéger la population. Nous devons réfléchir sur la manière de mettre en place les mécanismes et les structures pour que les congolais prennent la relève après notre départ ", a-t-il laissé entendre.
Ainsi, il faudra, poursuit l’envoyé de Ban Ki-Moon en RDC, débarrasser les Congolais des forces négatives. Car la responsabilité de la stabilité du Congo dépend de tout le monde. " Nous avons scellé un partenariat avec les églises pour impliquer les hommes de Dieu à travailler à nos cotés afin d’inciter les Congolais à militer pour la paix ", explique le numéro 1 de la MONUSCO. " Nous avons l’espoir qu’un jour, l’esprit et le cœur des Congolais soient tournés vers le développement ", estime Maman Sidikou. La RDC est vaste, il faudra que les autorités sortent leurs têtes de Kinshasa pour voir la réalité de la base dans l’arrière- pays, fait-il remarquer.
Abordant la question des conflits éthniques qui surgissent un peu partout à travers le pays, le patron de la mission onusienne précise que ce sont des problèmes internes que les Congolais peuvent résoudre eux-mêmes sans qu’il y ait l’intervention des soldats de la paix encore moins de l’armée.Mathy MUSAU, de retour de Goma