Acaf demande au gouvernement de faire cesser ces menaces et d’en identifier les auteurs et complices en vue de les poursuivre en justice.
Dans un communiqué daté du 6 janvier 2016, l’Association Congolaise pour l‘Accès à la Justice (ACAJ) demande au gouvernement d’intervenir urgemment auprès des autorités de la République démocratique du Congo en faveur d’Oscar Rashidi Akida, président de la Ligue congolaise contre la fraude et la corruption (Licof), victime de menaces d’arrestation lui proférées par le directeur provincial de l’Agence nationale de renseignement (ANR) du Haut-Katanga à Lubumbashi. A en croire les faits relatés par I’ACAJ, le dimanche 3 janvier 2016, autour de midi, Oscar Rashidi Akida, qui se trouvait au terrain de tennis de la Société Nationale des Chemins de fer du Congo (SNCC), a reçu un coup de téléphone de Victor Umba, président de la délégation syndicale de la SNCC, lui demandant s’il n’était pas en train de tenir une réunion au camp de la SNCC, dans la commune de Ruashi, en vue d’inciter les travailleurs à faire grève.
A la réponse négative lui donnée, Umba avisera le conseiller de l’Adg de la SNCC, Kingombe, qui arrivera sur place pour vérifier les faits.
Approché
Devant témoins, celui-ci s’indignera de la méchanceté des gens qui avaient répandu de faux bruits contre Oscar Rashidi, tout en le priant de le rejoindre immédiatement au centre de santé Baraka de la Commune Katuba, où il se rendait visiter un parent malade. Là, il prie Rashidi de conscientiser les travailleurs à ne pas aller en grève, démarche dont ce dernier ne comprendra ni les tenants, ni les aboutissants, car s’estimant lui-même totalement en dehors du mouvement de grève. Les deux hommes se séparent sans compromis réel vers 21 heures.
Curieusement, c’est une autorité de l’ANR/Haut-Katanga qui appellera Rashidi, dans la nuit du 5 au 6 janvier 2016 à 21 heures, poursuit le communiqué de l’ACAJ, lui disant qu’il est fiché comme étant de ceux qui cherchent à déstabiliser le pouvoir en faisant cesser le travail à la SNCC, société où le gouvernement a investi beaucoup d’argent. Ce responsable de l’ANR lui aurait promis de l’arrêter et le transférer à Kinshasa «comme les autres ».
C’est en vain que Rashidi tentera de lui donner sa version des faits en lui disant qu’il n’exerce pour le moment aucun mandat syndical pour prétendre inciter les travailleurs à la grève. Plus grave, il aurait même reçu des menaces de mort, indique-t-on.
Selon les informations recoupées par l’ACAJ sur ladite grève, cette dernière résulte du mécontentement des agents de la SNCC, qui accusent leurs dirigeants syndicaux de les avoir abandonnés à leur triste, préférant rester à Kinshasa, il y a de cela trois mois. Pourtant, le reste du personnel demeure impayé depuis plusieurs mois. Ces travailleurs excédés chargent aussi le Comité de gestion actuel de la SNCC de n’avoir payé que deux mois de salaires durant toute l’année 2015. Ils revendiquent, par voie de conséquence, le limogeage pur et simple des délégués syndicaux qu’ils estiment corrompus et des dirigeants du comité de gestion « inefficaces » à leurs yeux.
Liberté syndicale menacée
L’ACAJ demande, en effet, au gouvernement de la République démocratique du Congo de faire respecter l’exercice de la liberté syndicale à la SNCC, garantir à Oscar Rashidi Akida la protection de son intégrité physique, morale et psychologique, faire mener une enquête judiciaire indépendante et impartiale pour identifier les auteurs et complices de ces menaces et les poursuivre en justice, et de prendre des dispositions qui s’imposent afin de s’assurer que ce genre des violations ne se répète plus.
Il faut noter que le président de la République Joseph Kabila, le premier ministre Augustin Matata Ponyo, le ministre de la Justice Alexis Tambwe Mwamba, ainsi que le procureur général de la République Flory Kabange Numbi sont officiellement saisis de cette situation, à travers une correspondance leur envoyée.
Par STONE