Les menaces de H. Mova contre Kamerhe, Katumbi, Bazaiba, Kyungu , Mwando, Kamitatu, Endundu, Diongo, et Lumbi

Dimanche 10 janvier 2016 - 13:12

Cela fait près de deux semaines qu’Henri Mova Sakana, Secrétaire général du PRD, et ses adjoints, arpente les rues de Kinshasa à la tête des marches constituées pour l’essentiel des gros bras dits « Pombas ». Objectif de ses manifestations : soutien au Dialogue annoncé par le président de la République. Le slogan choisi « j’aime mon pays je soutiens le Dialogue ». C’est justement en marge d’une d’elles, celle de Bandalungwa organisée le samedi 11 janvier 2016, que l’ancien ministre des Transports de Mzee Kabila a proféré des menaces à l’endroit des ténors du « Front citoyen 2016 » une plateforme qui regroupe les leaders du G7 et de l’UNC notamment. « Ceux qui veulent prendre la rue nous les attendons. Nous leur préparons un comité d’accueil. Nous y sommes déjà (dans la rue, NDLR) » a dit Mova dans le JT de minuit de la RTNC. Sont notamment visés : Kamerhe (UNC), Katumbi (G7), Bazaiba (MLC), Kamitatu (ARC-G7), Lumbi (MSR-G7) et Endundo (PDC-G7), Fayulu (ECIDE-G7), Kyungu (UNAFEC-G7), Mwando (UNADEF-G7), Diongo (MLP) et Bussa (CDR). Le point commun de tous ces opposants c’est le refus de voir le chef de l’Etat briguer un 3ème mandat ou repousser le son terme au moyen de plusieurs subterfuges. Dialogue, prétexte de moyens et révision constitutionnelle sont les « pièges » redoutés par ce groupe d’opposants qui ont décidé par ailleurs d’unir leurs forces au sein de la plateforme « Front citoyen 2016 ». Pour accomplir son projet d’alternance, le « Front citoyen 2016 »  comptant sur le succès de la mobilisation populaire de janvier 2015 contre la loi électorale et s’appuyant sur l’ancrage de ses leaders, s’est dit prêt à recourir à la même population pour faire respecter la Constitution. La bataille de la rue étant à l’avantage de l’Opposition, la Majorité présidentielle (MP) s’emploie à combler son retard. Ses membres multiplient donc aux quatre coins de la République des marches de soutien au président Kabila et à son projet de Dialogue politique censé mettre fin à la crise.  Et en marge de chaque marche, les ténors du pouvoir multiplient les menaces contre les opposants. Curieusement, ses menaces semblent n’effrayaient personne car le samedi 11 janvier 16 à Fatima les leaders de l’Opposition ont doté le «  Front citoyen 2016 », mouvement subversif selon le régime, , d’une Direction  après la signature solennelle d’une charte. Dans les deux camps on affiche sa détermination en découdre. Eve Bazaiba, Secrétaire exécutif du MLC allant jusqu’à dire qu’elle est prête à payer de sa vie pour faire respecter la Constitution. Modérée, la dame de fer, n’avait jamais usé d’un langage aussi fort.  Cette phrase de Bazaïba en dit long sur le climat délétère qui s’enracine en RDC à cause de l’impasse du processus électoral. Justement c’est la même rue à laquelle va faire appel l’Opposition pour une série des marches commémoratives et revendicatives mi-janvier et mi-février. Un avantage pour la Majorité dans ce jeu dangereux, la division de l’Opposition qui ne comptera pas sur la coopération de l’Udps, favorable au Dialogue. Mais un désavantage tout de même pour le Pouvoir, un bilan sécuritaire et social jugé catastrophique. Un allié objectif de l’Opposition. Les massacres des populations civiles à Beni-Butembo et la gigantesque panne de courant à Inga qui plonge la RDC entière dans le noir sont là pour l’attester. Le décor est planté pour un affrontement fratricide. C’est dans ce contexte que l’opposition a salué la réorientation des missions de la Monusco vers plus de travail de police pour protéger les civils. La Majorité présidentielle, dépassée par les manifs de janvier 2015 se préparent à mieux encadrer ou réprimer les prochaines manifs  à l’aides des caméras de surveillances installés par-ci et par-là à Kinshasa et du renforcement de la police en matière de répression : camions à eau chaude, gaz lacrymogènes et matraques notamment. Les congolais croisent les doigts en espérant que le pire ne va pas arriver car ayant trop souffert des affres de la guerre.