Les ONGDH réclament la libération de Fred Bauma et Yves Makwambala

Mercredi 16 mars 2016 - 12:04
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Depuis une année, deux jeunes activistes du mouvement « Filimbi » croupissent à la prison centrale de Makala ; des voix s’élèvent donc de partout pour que soit mis fin à cette détention illégale.

 

Hier 15 mars, c’était la date anniversaire de l’arrestation des deux membres du mouvement pro-démocratie « Filimbi » Fred Bauma et Yves Makwambala qui sont toujours privés de liberté. C’est ainsi que cinq ONGDH de la République démocratique du Congo, à savoir: Association congolaise pour, l’accès à la justice (ACAJ), JUSTICIA asbl, La Voix des sans Voix (VSV), Les Amis de Nelson Mandela pour la défense des droits humains (ANMDH), Nouvelle Société civile congolaise (NSCC), et l’ONGDH internationale « Human Rights Watch » ont élevé la voix pour la libération de ces deux jeunes gens dont la détention paraît illégale à leurs yeux.

 

C’pst ainsi qu’au cours d’un point de presse tenu hier, ces cinq organisations de la société civile congolaise ont déclaré avoir officiellement déposé au Palais de la Nation à Kinshasa, contre accusé de réception, 769 lettres écrites par des Congolais de quatre coins du pays, destinées au président de la République. Ils ont souligné Toutes ces correspondances demandent à monsieur Joseph Kabila Kabange, en sa qualité de magistrat suprême et garant de la Constitutions de la République démocratique du Congo, de faire ordonner la libération de Fred Bauma et Yves Makwambala, tous membres du Mouvement Filimbi».

 

Ces organisations ont rappelé à l’opinion tant nationale qu’internationale qu’en cette date du 15 mars 2016, ces deux jeunes Congolais ont totalisé une année de « détention illégale» dans une indifférence inquiétante de la justice, en dépit de multiples actions de plaidoyer et de sensibilisation des autorités compétentes sur la nécessité de leur libération.

 

Les responsables des organisations en question ont noté à l’attention de la presse que cette initiative d’attirer l’attention directe du président de la République se veut un témoignage sincère attestant que ces jeunes activistes, victimes de la répression brutale des services de renseignements, ne sont pas des terroristes. Ils n’ont jamais fait partie d’un mouvement rebelle, ni commis de fait infractionnel. Bien au contraire, ils sont membres d’un mouvement « non violent» qui milite pour des valeurs démocratiques et républicaines ; ce qui n’est pas du tout mauvais par ailleurs.

 

SAGESSE EN FAVEUR DE LA JEUNESSE

Elles invitent le président de la République à se rappeler de son discours d’investiture prononcé le 20 décembre 2011, dans lequel il a pris l’engagement solennel devant la Nation en ces termes : «Je ne trahirai jamais mon serment. Je veillerai, comme la prunelle de mes yeux, à l’intégrité du territoire national, à la souveraineté de notre pays, à la sécurité de tous, à la protection des personnes vulnérables, au respect de la loi, autant qu’aux droits humains».

 

Se référant audit serment, ces organisations en appellent à la responsabilité du président de la République pour faire rendre une justice impartiale face à cette situation, et d’user de ses prérogatives afin de faire accorder à ces jeunes la liberté. Aussi, recommandent-elles au président Kabila de bien vouloir écouter la voix des Congolaises et des Congolais qui attendent impatiemment l’expression de sa sagesse en faveur de la jeunesse.

 

A titre de rappel, elles ont fait savoir que Fred Bauma et Yves Makwambala ont été arrêtés le 15 mars 2015 lors d’un atelier axé sur l’engagement des jeunes dans le processus électoral en République démocratique du Congo. Cette activité consacrait également le lancement officiel du Mouvement Filimbi, une plateforme qui vise à encourager les jeunes Congolais à accomplir pacifiquement et avec responsabilité leurs devoirs civiques.

 

Une trentaine d’activistes pro- démocratie et d’autres personnes ont été arrêtés par l’Agence nationale de renseignements (ANR) lors de cet atelier tenu dans la capitale congolaise. Parmi les personnes arrêtées figuraient des activistes sénégalais et burkinabés, un diplomate américain, des journalistes congolais et étrangers, ainsi que des activistes, des musiciens, des artistes et des logisticiens congolais. D’autres personnes ayant des liens avec Filimbi furent arrêtées par la suite. Tous ont été relâchés quelques jours plus tard, à l’exception de ces deux activistes Fred Bauma et Yves Makwambala qui sont restés en détention illégale jusqu’à ce jour.

 

Par Donatien NGANDU MUPOMPA