La convocation du dialogue politique par le président Kabila continue à provoquer des remous dans le camp des acteurs politiques jusque-là favorables à cette rencontre. Après Félix Tshisekedi, c’est autour de Lisanga Bonganga de lui dénier le droit de convoquer le dialogue.
« Mais la où le bât blesse, c’est quand, sans avoir payé le droit d’auteur à Etienne Tshisekedi, le père authentique du dialogue, monsieur Kabila veut s’en prévaloir la paternité, au point de vouloir en être le principal organisateur, oubliant même de faire référence au président Tshisekedi et à sa feuille de route sur le dialogue », a lâché le président du « Front contre la révision constitutionnelle ».
A partir de Bruxelles où il séjourne, Lisanga estime qu’en convoquant unilatéralement le dialogue, le président Kabila devient de ce fait juge et partie dans un scenario qui exige pourtant neutralité et impartialité.
Usant d’une métaphore, il assimile « le dialogue à un derby, qui va opposer l’équipe d’Etienne Tshisekedi à celle de Joseph Kabila ».
« Comme dans un match de football, poursuit-il, cette rencontre va se dérouler sous la responsabilité d’un arbitre, en l’occurrence ici le facilitateur international ».
Pour Lisanga, « il est hors de question de concevoir un match de football qui se déroule sans arbitre, tout comme un dialogue ne peut pas s’engager sans facilitateur international, désigné par les Nations Unies ».
Le modérateur du « Front contre la révision constitutionnelle » fait savoir que le décor tel que planté à Kinshasa avec comité préparatoire en gestation pendant que le facilitateur n’est toujours pas désigné, ne rencontre pas leur vision.
Il a prévenu que le dialogue politique « version concertation nationale bis est bel et bien un passage dans le vide qui va plus aggraver la situation qu’il n’apportera une solution durable et crédible ».
Dans un autre registre, le « Front contre la révision constitutionnelle » soutient, à l’Est comme à l’Ouest et Sud, les hommes et les femmes qui se réunissent pour en débattre au grand jour comme c’était le cas au Sénégal la semaine dernière sur l’Ile de Gorée.
Concernant le dernier discours du président de la République au Congrès, Lisanga lui demande de revoir sa copie, elle ne reflète pas la réalité vécue au quotidien par des millions de Congolais.
Eric WEMBA