Il était introuvable depuis la fin de la marche de l'opposition qui s'est terminée lundi dans la confusion. Les membres de son parti et sa famille l'ont cherché partout mais sans traces. Aux dernières nouvelles, a-t-on appris, le leader de Conade a été transféré à la prison militaire de Ndolo. Moni Della avait réellement mobilisé pour dire non au troisième mandat du président Kabila. L'opposant connu pacifiste a toujours inscrit ses actions dans les limites de la loi. Leader de premier rang de l'Alternance pour la République qui soutient la candidature de Moise Katumbi à la présidentielle de 2016 et membre influent du Rassemblement, Moni Della avait déjà donné l'alerte sur son compte facebook indiquant que le siège de son parti avait été attaqué par les militaires de la garde républicaine. Puis, plus rien. Son téléphone ne passait plus. Personne ne pouvait le joindre. Après, ses collègues de l'opposition apprenaient qu'il avait été arrêté et acheminé au camp Kokolo. Mardi matin, il a été transféré à la prison militaire de Ndolo. Son entourage craint pour sa sécurité et surtout au grossier montage du pouvoir. "Il risque de l'indexer faussement dans les dégâts de Kinshasa", se plaint un de ses proches. Pour la démocratie, Moni Della a toujours payé cher. Lors des années démocratie alors militant de l'Udps, il avait été arrêté et jeté en prison par les services du dictateur Mobutu. Cela ne l'avait pas découragé à renoncer à son combat pour l'instauration de la démocratie. Même contraint à l'exil, il militait avec détermination pour mettre fin à la dictature. A l'approche du 19 décembre, Moni Della répète toujours qu'il n'est pas question de donner des béquilles au pouvoir finissant, agonisant et titubant de Joseph Kabila. Partout où il est passé pour prêcher le lancement du préavis, Moni Della ne cessait d'inviter la population à vaincre la peur et à s'armer de courage pour obtenir, de manière pacifique, le respect de la constitution et l'alternance démocratique.