L’opposition compte présenter sa version améliorée du calendrier électoral de la CENI

Lundi 2 mars 2015 - 12:56

Un regroupement de formations politiques et d’associations se sont réunies le vendredi 27 février au siège des Forces novatrices pour l’Union et la solidarité(Fonus),en présence du patron de ce parti politique Joseph Olenghankoy de Vital Kamerhe, de l’UNC ainsi que des représentants de Martin Fayulu.

Ils comptent remettre leur propre projet de calendrier électoral amélioré demain mardi 3 mars aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Le mercredi 4 mars, ils vont déposer leur document à la MONUSCO.

Le projet de calendrier électoral amélioré de l’opposition politique congolaise et des organisations de la société civile sera déposé au bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), ainsi que d’autres institutions nationales et internationales à partir du mardi 3 mars 2015.

C’est ce qu’ils ont fait savoir le vendredi 27 février dernier via une déclaration lue à l’issue d’une réunion tenue au siège des Forces novatrices pour l’union et la solidarité(Fonus), avenue de l’Enseignement, dans la commune de Kasa-Vubu. Il s’agissait pour ce regroupement de formations politiques et d’associations de parler du résultat de leurs réflexions par rapport au calendrier électoral global publié par la CENI le 12 février dernier.

Elections des députés provinciaux, gouverneurs et sénateurs prioritaires

Pour eux, parmi les élections prioritaires, figurent les élections des députés provinciaux, des gouverneurs, des vice-gouverneurs et des sénateurs parce que suspendues au cours du cycle 2011-2016 et doivent être organisées en 2015, affirment les opposant, en vue de résoudre la question de leur légitimité. Car, soutiennent-ils l’illégitimité érode l’efficacité de l’Etat.

La contre proposition du calendrier établi par l’opposition et la société civile maintient les élections présidentielles et législatives en 2016 à la date prévue par la constitution et repris par le calendrier de la CENI, soit le 27 novembre 2016 et la prestation de serment du nouveau président élu, le 20 décembre 2016.
Ainsi, les principaux acteurs politiques de l’opposition veulent se conformer à la constitution. Quant à l’élection locales, municipales et urbaines qui sont plus complexes mais nécessaires à la consolidation de l’Etat et de la démocratie par la base, les opposants les ont postposées après 2016 pour une programmation plus rationnelle.

Avant d’en arriver à leur projet, les experts de l’opposition et de la société civile ont retracé les nombreuses manœuvres concoctées par le pouvoir pour se maintenir au-delà de 2016. Ils ont aussi relevé les 5 acquits et faiblesses ressortant de la publication du calendrier dit global de la CENI.

Parmi les acquits, le calendrier global est la conséquence de la volonté populaire exprimée lors des événements du 19 au 25 janvier 2015 et traduits avec le refus, par le peuple congolais, du maintien du président Kabila au-delà de 2016. L’acceptation du principe de ne pas conditionner la tenue des élections à l’organisation du recensement par l’ONIP, la confirmation du principe de l’intangibilité de l’article 220 de la constitution et la fixation de la date de l’élection présidentielle dans ce calendrier figurent parmi les acquits.

Toutefois, les acteurs politiques de l’opposition ont recensé plusieurs faiblesses et difficultés rendant ce calendrier non consensuel ainsi qu’irréaliste, vu le nombre élevé des contraintes externes listées par la CENI. Ils soupçonnent la CENI de faire constater, le moment venu, à l’ensemble des partenaires l’impossibilité d’organiser ces élections dans les délais.

Le fait de ne pas prévoir l’enrôlement des nouveaux majeurs depuis 2011 rend le calendrier de la CENI inconstitutionnel, selon les opposants. Ils se sont montrés disposés à discuter avec la CENI et le pouvoir sur toutes ces questions. Les opposants fustigent l’entêtement de la CENI, qu’ils accusent d’être le bras séculier du pouvoir.

Libération des détenus politiques

Les formations et regroupements politiques de l’opposition, ainsi que les organisations de la société civile ainsi que de la diaspora félicite de nouveau le peuple congolais pour sa mobilisation, expression de sa forte appropriation de son destin et l’invitent à demeurer vigilant face à la volonté nocive d’une clique d’assoiffés de pouvoir.

L’opposition ainsi que les organisations de la société civile, s’appuyant sur l’article 64 de la Constitution, inviteront le peuple à mettre définitivement hors d’état de nuire ceux qui sont à la solde des forces obscures, œuvrant pour la fragmentation de la RD Congo.

En attendant, pour favoriser la décrispation politique en vue des élections apaisées, justes et crédibles, l’opposition ainsi que les organisations de la société civile exigent la libération immédiate et sans condition de tous détenus politiques et d’opinion.
Parmi eux Christopher Ngoy, les députés Eugène Diomi Ndongala, Jean-Bertrand Ewanga et Vano kiboko. Il y a aussi Jean-Claude

Muyambo, Cyrile Mopapa, Mike Mukebayi et tant d’autres. Les opposants réclament par ailleurs la réouverture des médias privés fermés tels canal futur télévision, RLTV, CKTV, RTCE ainsi que des communications numériques.

Ils exigent l’indépendance de la justice, qui doit cesser d’être instrumentalisée par le pouvoir dans le but d’arrêter ou de museler les opposants ou les membres de la société civile, l’installation effective de la cour constitutionnelle, la neutralité de l’armée, de la police nationale, des services de sécurité ainsi que de l’administration publique.

Par Julie Muadi