Pour cela, Joseph Kabila qui est parmi les chefs d’Etat invités doit clairement s’engager à assurer la protection de nos réserves forestières ainsi que les eaux du fleuve Congo et ses affluents qui ne sont pas à vendre.
Des sources officielles relayées par plusieurs médias nationaux et étrangers indiquent que Joseph Kabila séjourne depuis le début de cette semaine à New York, aux Etats-Unis d’Amérique, où il prend part au sommet de Chefs d’Etat sur le réchauffement climatique observé depuis un certain temps sur l’ensemble de la planète !
Bien qu’appartenant au groupe de pays qui constituent le célèbre bassin du Congo dont d’abondance en eau et la diversité végétale ne sont pas discutables, la République Démocratique du Congo n’est pas moins concernée que d’autres pays du continent et du reste du monde par le lutte à mener ensemble contre ce fléau appelé « réchauffement climatique » qui menace la paix et la sécurité internationale.
Au regard du rôle non négligeable que son pays est appelé à jouer dans le maintien de l’équilibre climatique mondial, Joseph Kabila est invité à prendre la parole ce jeudi à la tribune de Nations Unies, en présence de plus de 120 Chefs d’Etat et de gouvernement, sauf changement de dernière minute.
Faire preuve de leadership !
Les Congolais qui sont très préoccupés par la mauvaise gouvernance caractérisant la RD Congo dans la gestion de ses énormes réserves forestières et hydrauliques espèrent que Joseph Kabila trouvera les mots qui conviennent pour enfin s’engager à protéger réellement ces ressources contre les actions prédatrices de certaines entreprises qui se plaisent à piller celles-ci en toute impunité. Le dernier exemple en date étant la main levée ordonnée par le parquet de Matadi sur les 65 containers de bois exploités illégalement saisis au port international de Matadi et qu’une société chinoise s’apprêtait à envoyer en chine.
Joseph Kabila est donc appelé à répondre aux éléments essentiels du discours prononcé hier mardi par le Secrétaire Général de Nations Unies, Ban Ki-Moon à l’ouverture solennelle du sommet de New York, à savoir les responsabilités que les dirigeants du monde sont appelés à prendre face au réchauffement climatique qui menace la planète ; la nécessité et l’urgence pour chaque dirigeant de faire preuve de leadership ; l’apport annuel de chaque gouvernement au Fonds Vert pour le Climat à hauteur de 100 milliards de dollars américains ( ce fonds avait été créé à la Conférence de Copenhague en 2009 mais il manque toujours de contributaires) et l’engagement de la RDC à faire partie des souscripteurs à l’accord universel et significatif sur le climat à Paris en 2015, l’apport, par les Etats, de leur appui à la limitation de la hausse de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius, etc.
Il est évident que les problèmes climatiques communs aux Etats participant ne doivent sous aucun prétexte occulter les problèmes spécifiques de ces derniers.
Cela étant, les Congolais qui suivent de près depuis hier le déroulement du sommet sur le réchauffement climatique à New York attendent de Joseph Kabila un discours franc, cohérent et on ne peut plus clair sur une gestion rationnelle et responsable des réserves forestières du bassin du Congo ainsi que sur les eaux du fleuve Congo et ses affluents qui ne sont pas à vendre !
En effet, depuis un certain temps, des informations troublantes relayées par certaines sources rapportent que des contacts officieux seraient établis entre l’Etat Congolais et quelques pays ayant de sérieux problèmes d’eaux à l’intérieur du périmètre de leurs territoires respectifs mais qui espèrent trouver des solutions en RDC en détournant une bonne partie des eaux du fleuve Congo et ses affluents !
Un tel engagement est suicidaire quand on sait qu’à la veille au sommet de New York, un officiel congolais parlait déjà d’une baisse drastique du débit du fleuve Congo et de la rivière Ubangi due à des perturbations d’origine climatique.
La présence de Joseph Kabila à ce sommet est aussi l’occasion pour ce dernier de prendre certainement connaissance des rapports accablants et des inquiétudes souvent exprimées par les ONG congolaises évoluant dans le secteur environnemental au sujet de la mauvaise gestion des ressources naturelles en RD Congo. Un son de cloche qui interpelle le premier citoyen congolais qui doit désormais convaincre la communauté internationale par des actes et non par des discours.
KAMBALE MUTOGHERWA