Luzolo Bambi : « Il faudra que, dans la lutte contre la corruption, la volonté du chef de l’Etat soit largement soutenue »

Jeudi 17 décembre 2015 - 10:25

Pour peu que l’on sache, la corruption est un crime grave qui affaiblit la société. Pourquoi, alors, ne pas se liguer, tous, contre cette pieuvre pour l’endiguer? Décodage

 

« À chacun, sa part du contrat dans l’implacable lutte contre la corruption ». Dans tous les cas, il n’y a pas meilleure posture à prendre que celle mise en avant par le conseiller  spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance, de lutte contré la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

 

Effectivement, il faudra, comme l’a si bien réaffirmé Luzolo Bambi lundi - au détour d’une interview-minute - que, dans la lutte contre ce fléau, la volonté du président de la République soit largement soutenue.

 

« SAVOIR DIRE NON À LA CORRUPTION »

Tout compte fait, il n’est pas de crime qui soit autant nocif que la corruption. Elle affaiblit, entre autres, le système éducatif et le système de santé, privant ainsi la population des composantes fondamentales d’une vie décente. Ainsi donc, lutter contre ce fléau, c’est l’affaire de tous. Une question de vie ou de mort,

A l’occasion de la journée internationale de lutte contre la corruption, le secrétaire général de l’Onu a stigmatisé le fait que la corruption « freine le développement social et économique et accroît la pauvreté en détournant les investissements nationaux et étrangers des secteurs où ils sont le plus nécessaires ».

 

Aussitôt nommé à ce poste par le président de la République, Luzolo Bambi ne s’est pas fait prier pour se lancer dans une croisade, sans merci, contre ce fléau, mettant ainsi en application les pertinentes instructions du chef de l’Etat à ce sujet. Il s’est, en effet, positionné en première ligne du combat.

 

Les pouvoirs publics, le secteur privé, les Ongs, les médias et les citoyens du monde ‘entier se doivent de conjuguer leurs efforts pour lutter, de façon déterminante, contre cette forme de criminalité. En ce qui concerne la RDC, Joseph Kabila a montré la voie à suivre, dans un challenge où toutes les parties prenantes ont l’obligation de jouer la seule partition qui vaille endiguer la corruption dans le monde entier.

 

Chaque société, chaque secteur et chaque individu aura tout à gagner en disant « non » à ce crime. « Il faut savoir dire non à la corruption », a martelé le conseiller spécial du chef de l’Etat. L’éradication de la pauvreté permet à un pays de se développer socialement et économiquement, soulignant l’« obligation qui in combe à l’Etat congolais d’être exempt de corruption ».

Une justice égale et équitable pour tous est cruciale pour la stabilité et la croissance d’un pays, a-t-il rappelé, attirant l’attention sur le coût de la corruption pour les services essentiels, tels que la santé et l’éducation. Dans tous les cas, lorsque les services de base, fonctionnent, toute la société y gagne.

 

À CHACUN DE S’ASSUMER

« La RDC doit cesser d’être un cimetière des justes », a-t-il résumé, dans une sorte d’exhortation à ce que « la justice traque les détourneurs des deniers publics et devienne un traumatisme permanent pour eux ». En même temps, il voudrait que « des justes n‘aillent pas au cimetière simplement parce qu’ils auraient décidé de ne point se laisser corrompre ».

Là où l’effort n’est pas suffisamment fourni pour que nous nous mobilisions tous pour lutter contre ce phénomène en l’identifiant comme l’un des maux les plus nuisibles de notre société, il faudra, continuer à inverse cette malheureuse tendance.

 

Lors de son point de presse de juin dernier, les services du conseiller spécial avaient déposé un rapport au parquet général de la République mettant en cause un certain nombre de hauts fonctionnaires de l‘Etat. « Ce rapport a été dûment déposé. La justice, six mois après, devrait rendre compte à la population », a-t-il rappelé. Et de poursuivre : « Mes services’ ont documenté les faits de corruption et de détournement des deniers publics. Et en partant du principe que personne n ‘est au-dessus de la loi, nous attendons jusqu‘à ce jour que la justice nous dise ce qu’il en est, parce que c’est moi-même qui ai déposé le dossier».

«La justice est indépendante et elle juge au nom de notre peuple... Par ailleurs de toutes les institutions que nous avons dans une République, quel qu’en’ soit le pays, l’institution qui est appelée à redresser le pays c’est là justice», a indiqué Luzolo Bambi.

 

DES MOYENS CONSÉQUENTS

« Alors que tout le monde a la perception que la corruption est réelle dans notre pays, si vous circulez dans toutes les prisons et les cachots, j’ai bien peur que, sur toute l’étendue de la RD Congo, on n’identifie pas plus de cinq condamnés pour corruption », avait-il constaté en juin dernier, rappelant le grand paradoxe qui suit le pays jusqu’à ce jour.

 

« Lorsque nous avons une évasion évaluée de dix à quinze milliards de dollars par année et que le pays continue à disposer d’un budget de huit milliards, il vaut mieux qu’on se donne la peine d’inverser la tendance pour que l’argent qui fuit soit moindre par rapport à l’argent que nous avons dans la caisse », a conclu le conseiller spécial du président de la République.

 

Le chantier ouvert pour lutter contre la corruption est vaste. A ce jour, la part du budget réservée à l’exécution de cette mission n’est pas considérable, signale-t-on. Plus le gouvernement consacrera des moyens conséquents à cette croisade, mieux seront défendus les intérêts de la République et des populations.

Par Marcel LUTETE

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