La protection de la population en RDC est la raison d’être de la Mission des Nations Unies au Congo –Monusco-. Face aux multiples accusations dont elle fait objet suite aux massacres qui continuent à l’Est du pays, surtout à Beni, la Monusco, lors de sa conférence de presse d’hier, mercredi 17 août, a démontré œuvrer autant que faire se peut, à la protection des civils. Mais, malheureusement, fait-elle remarquer, la confrontation avec les forces rebelles dont les ADF est une guerre asymétrique. D’où, y a-t-il toute une somme de difficultés pour y mettre fin. Par ailleurs, répondant aux préoccupations des journalistes, Mamadou Diallo, représentant spécial adjoint de Ban Ki-Moon en RDC, a fait une mise au point. ‘’La sécurisation des congolais est d’abord une affaire des FARDC ‘’, a-t-il affirmé.
Pourquoi, malgré une forte présence des éléments de la Monusco, en appui aux forces nationales, les massacres à Beni se poursuivent-ils ? Que fait la Monusco ? Où sont les drones et la Brigade d’intervention rapide? Que faire maintenant pour faire cesser ces crimes odieux? Toutes ces lancinantes questions ont été abordées lors de la dernière conférence de presse de la Mission des Nations Unies au Congo. Subodorant la teneur de cette rencontre d’avec la presse nationale et internationale, cette conférence a été rehaussée de la présence de M. Mamadou Dialo, la deuxième autorité de cette mission onusienne.
Des questions qui fâchent
A la brochette de questions des journalistes depuis Goma et Kinshasa, les animateurs de la conférence ont donné des réponses pour le compte de la Monusco. A l’occasion, il a été révélé que les rebelles ont décidé de frapper à Rwangoma notamment, parce que cette contrée de la périphérie de Beni se trouve un peu éloigné de la zone fortement sécurisé par des contingents de la Monusco et des Fardc. Les ADF se sont déguisés en des gardes forestiers pour tromper la vigilance de la population. Dès que l’écho de ces actes inciviques sont parvenus à la Monusco, un déploiement massif a été dépêché pour protéger les civils. Parlant du rapport faisant d’abord état d’une trentaine des morts alors qu’actuellement le décompte s’élève à près de 51 personnes tuées, la Monusco affirme n’avoir nullement minimisé les faits mais plutôt s’être fiée simplement aux nombres exacts des dépouilles comptabilisées selon les premières informations.
Le Conseil de Sécurité condamne
Dans un document remis à la presse après la rencontre, il est rapporté que les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU condamnent, avec la dernière énergie, les récentes tueries à Beni, au village de Rwangoma par des présumés éléments des forces démocratiques alliées –ADF-. Face à la persistance de cette situation, l’organe de décision de l’ONU se dit très préoccupé.
Quid de la solution ?
Des fortes opérations ont été mises à exécution conjointement par les forces armées de la RDC et la Monusco. Malgré la perte de près de 600 de ses membres, les ADF sont toujours nuisibles. Plus de deux ans depuis le lancement de ces opérations. Mamadou Diallo a, face à la presse, clamé que la solution à cette crise n’est pas que militaire. Selon lui, il faut aussi une forte implication de la population et des organisations de la société civile dans le processus de sape des racines par lesquelles les ADF se ressourcent en personnes, en armes et autres biens vitaux. Se servant de l’image d’un arbre, ce responsable de la Monusco soutient que quand l’on veut en venir à bout d’un arbre géant donc compliqué à ébranler en un coup, il est commun de couper ses racines afin qu’il ne puissent plus avoir accès à ses nutriments. Le temps faisant son effet, la mort s’ensuivra. Par ailleurs, il a émis le vœu que toute l'architecture de la sécurité en RDC s’implique davantage dans le cadre d’une telle vision et aussi par une intensification des opérations militaires en intelligence d’avec la Monusco pour plus d’efficacité. Ce n’est qu’ainsi que la population de Beni sera sauvée à jamais.
Danny Ngubaa