Matata réussit son grand oral

Vendredi 29 mai 2015 - 04:50

Les résultats d’aujourd’hui sont la résultante d’un travail d’une dizaine d’années », a révélé le Premier ministre congolais aux assemblées annuelles de la BAD et à la régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire francophone.Heureux qui comme Matata est rentré de Côte d’Ivoire au terme d’une mission accomplie. Quatre jours durant, le chef de l’Exécutif congolais a été sous les projecteurs à Abidjan et à Yamoussoukro, où il a déroulé la success story de l’économie du pays de Joseph Kabila. Invité aux assemblées annuelles de la Banque africaine de développement et à la plénière de la section Afrique de l’Assemblée parlementaire francophone, le Premier ministre Matata a revélé les ressorts de la vitalité de l’économie congolaise. Un véritable exploit accompli ces dix dernières années.

A Abidjan, tout comme à Yamoussoukro, le discours de Matata a été le même. Pour Augustin Matata, la réussite économique de la RDC a un nom : la rigueur dans la gestion bâtie sur la culture de la bonne gouvernance.

DISCOURS CAPTIVANT
Devant la plénière de la régionale Afrique, Matata Ponyo Mapon a retracé le chemin parcouru en ce domaine par la RDC. « Le développement, c’est notre passion. J’y travaille depuis ma nomination en 2010 comme ministre des Finances et en 2012, comme Premier ministre », a indiqué d’entrée de jeu le Premier ministre de la RDC. « Une chose est sûre, le développement n’est pas spontané », a observé Matata. Pour gagner ce pari, le Premier ministre s’inspire régulièrement de la vision du chef de l’Etat, détenteur de la vision. « Nous nous appuyions sur la vision du président de la République qui a l’ambition de hisser la RDC au rang des économies intermédiaires et préparer ainsi les conditions de l’émergence ».
A cet effet, le chef du Gouvernement congolais a dit avoir défini des axes clairs en termes des politiques publiques. « C’est depuis 2001, sous l’impulsion du chef de l’Etat, que la RDC y travaille ». Les résultats d’aujourd’hui sont la résultante d’un travail d’une dizaine d’années ». A l’origine de cette success story, une série de réformes mises en place pour baliser la voie en vue de la relance de l’appareil économique national. Parmi ces réformes, il y a la courageuse bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat, lancée il y a quelques années. Cette réforme a permis à l’Etat, a dit le Premier ministre, de réaliser de grandes économies pour accélérer les investissements dans des secteurs sociaux. La réforme de la Taxe sur la valeur ajoutée s’inscrit dans ce cadre.

L’APPORT DU PARLEMENT
Dans cette œuvre de redressement économique, outre le chef de l’Etat, le Premier ministre reconnaît le rôle joué par le Parlement. « Ces réformes, et bien d’autres, n’auraient pas été possibles sans l’accompagnement du Parlement », a souligné Matata, rappelant qu’aujourd’hui « tout le monde s’accorde que la RDC est sur la bonne voie. »
Et Matata de s’interroger : « Comment avons-nous fait pour que la croissance profite davantage aux populations démunies ? » « Sous le leadership du chef de l’Etat, tout le monde reconnait que les courageuses réformes entreprises depuis des années ont porté », a souligné Matata. Ainsi, en 2015, la RDC prévoit un taux de croissance à deux chiffres autour de 10,5%.
Ce n’est pas tout. La RDC a également consolidé sur le long terme la stabilité de son cadre macro-économique, se réjouit le Premier ministre. « Aujourd’hui, la RDC aligne un taux de croissance de moins d’un (1)%. Taux de croissance très élevé face au taux d’inflation très bas, la RDC a bravé les théories classiques des sciences économiques. C’est sur cette roche que la RDC pense bâtir son émergence ».
Dans sa démarche, le Gouvernement n’oublie pas d’investir dans les secteurs porteurs comme ceux de l’éducation et de la santé. « La RDC n’a pas connu un tel niveau d’investissement dans les secteurs de base depuis les années de l’indépendance », a dit Matata. Et d’ajouter que « les derniers chiffres de la BM sur la pauvreté indiquent un net recul de l’indice de pauvreté, soit une moyenne de 1% de diminution par an. Ce taux devait s’améliorer davantage en 2015 compte tenu des actions engagées dans le pays. Le taux de chômage suit la même tendance ».
« Les perspectives d’avenir pour une croissance davantage inclusive sont prometteuses », note le Premier ministre, rappelant que « sous le leadership du président Kabila, la RDC vise l’émergence dans quelques années ». Il y a cependant des contraintes qui se dressent sur le chemin. « Tout passe, note-t-il, par l’amélioration de la qualité de la dépense publique par des mesures de la bonne gouvernance. L’enjeu institutionnel majeur est de faire entrer nos nations dans le cercle vertueux des réformes ». A ces propos, pour la RDC, la réforme majeure est celle qui concerne l’administration publique pour renforcer l’efficacité de l’Etat. Mais, des efforts vont se poursuivre dans d’autres domaines. C’est le cas, a indiqué Matata, du parc agro-industriel financé entièrement par des ressources publiques issues de l’amélioration de la gestion des ressources publiques.
« Pour optimiser les chances de ce saut qualitatif, il faudra bâtir sur un profond consensus des institutions républicaines. C’est le développement économique qui tire les secteurs politiques et sociaux vers le haut. Les institutions doivent être capables de s’engager autour d’un contrat social quelles que soient les difficultés et contraintes ». Le Premier ministre rend hommage au Parlement dont la contribution dans le processus du redressement économique a été inestimable. « Pour réussir ces réformes, la RDC s’est appuyé sur le concours inestimable de son Parlement. Il doit en être ainsi dans nos différents pays ».
Au-delà de toutes les politiques mises en œuvre, la conviction du Premier ministre est que « le développement est une question de vision, de leadership, des réformes courageuses et de gouvernance. Il exige discipline et rigueur. C’est un produit d’excellence ».

EXPERIENCE ORIGINALE D’UN CHEF D’ETAT
A la fin du discours du Premier ministre Matata, l’auditoire n’a pas tari d’éloges à son endroit. « La RDC est un exemple à suivre », a déclaré le représentant de la République centrafricaine. « L’expérience de la RDC est originale d’un chef d’Etat qui définit la vision et d’un Premier ministre qui conduit l’action gouvernementale », a fait observer pour sa part le représentant du Sénégal. « Le développement, c’est avant tout la vision d’un homme qui s’entoure d’une équipe. Il n’est pas spontané, il est voulu », a estimé le représentant du Gabon, saluant au passage la parfaite collaboration entre le chef de l’Etat, Joseph Kabila, et son Premier ministre. Une entente qui est pour beaucoup dans les performances économiques de la RDC.
C’est donc un Matata fier d’avoir porté haut l’étendard économique de la RDC aux assemblées annuelles de la BAD à Abidjan et aux travaux de la régionale africaine de l’APF qui a quitté la Côte d’Ivoire par l’aéroport de Yamoussoukro pour regagner Kinshasa. FDA