ME ALAIN KATETA PLAIDE POUR LES MOYENS À ALLOUER AUX CELLULES SPÉCIALISÉES DES PGI

Mardi 19 janvier 2016 - 05:30
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Financée par l’UE et la Suède, la session de coaching de 40 magistrats des parquets de Grande instance de Kinshasa, membres des cellules spécialisées pour la répression des infractions des violences sexuelles et basées sur le genre, a clôturé ses travaux jeudi 14 janvier courant. Expert au sein du Programme d’appui à la réforme de la justice, PARJ, à Kinshasa dans l’unité de gestion du programme et en charge de la thématique genre et lutte contre les violences basées sur le genre et violences sexuelles, Me Alain Kateta Bwanga plaide pour les moyens à allouer aux magistrats membres de ces cellules spéciales.

" Il ne suffit pas de les créer, les installer, de les coacher, de les documenter mais les moyens devront suivre, la logistique. Puisqu’ils ne devront pas par exemple quitter Gombe et ramener une victime à pied. Pour aller aux soins médicaux, il ne faut pas qu’ils aillent sans intrants… ", plaide Me Kateta Bwanga, parlant des magistrats devant réprimer ces crimes. L’homme dit " rêver d’une administration de la justice où les acteurs chargés de la répression des infractions des violences basées sur le genre et les violences sexuelles sont les plus consciencieux et les plus spécialisés. " Et pour cela, insiste-t-il, ces cellules spécialisées doivent être dotées des moyens conséquents.
L’expert Justice, Genre et Impunité au PARJ affirme qu’en RDC les violences sexuelles et basées sur le genre sont une réalité. " Il suffit de descendre sur terrain, entrer dans les cellules, les cabinets des magistrats qui s’occupent de ces questions et à la police spéciale de protection de la femme et de l’enfant pour vous rendre compte que c’est une réalité. Ce n’est pas une légende. "

METTRE FIN A L’IMAGE DE CAPITALE DU VIOL
" Il y a des femmes qui passent tout une nuit dehors parce qu’elles sont femmes. Il y a des jeunes filles qui sont violentées tous les jours. Et il faut une lutte et une politique sérieuse pour y mettre fin ou pour réduire sensiblement ce fléau ", fait remarquer Me Alain Kateta.
" Je rêve d’une administration de la justice qui tienne compte de la dignité de la femme et de la jeune fille. Je rêve un jour que la justice spécialisée de la répression de ces types d’infraction soit une justice qui a suffisamment des moyens et à ce moment là en plus de la conscience, nous pourrons atteindre les résultats que nous recherchons ", dit-il.
Son collègue, Me Antoine Mvubu, avocat au Barreau de Kinshasa-Gombe, assistant superviseur au PARJ, bureau Justice, genre et impunité embouche la même trompette. " Les violences préoccupent tout le monde. Nous voulons que l’image caricaturale de la RDC comme étant la capitale mondiale du viol cesse. Nous pensons que les personnes les mieux outillées pour le faire ce sont les magistrats. Nous pensons que ce coaching va les aider à être beaucoup plus efficaces dans leurs offices respectifs dans le but de combattre les violences sexuelles. Les échanges d’expérience qu’ils ont faits avec leurs supérieurs, leurs collègues vont les rendre plus outillés et lutter beaucoup plus efficacement contre ce fléau…. " a-t-il fait savoir.

REPONSE A LA REQUETE DU PGR

Dans cette activité, rappelle Me Alain Kateta, le PARJ a apporté un appui matériel et financier, et aussi un appui dans la documentation, notamment une production de modules portant sur les violences basées sur le genre et les violences sexuelles, ainsi que la technique qui porte sur la recherche des infractions, les éléments des infractions liées à toutes ces violences.
Au-delà de l’appui que le PARJ a apporté, le Programme a répondu à une requête du Parquet général de la République dans le cadre de son mandat qui porte sur l’appui à la réforme de la justice. C’est ce qui explique le déplacement de la délégation du Parquet général de la République d’abord à Matadi où une vingtaine de magistrats ont suivi le coaching par les hauts magistrats désignés par le Procureur général de la République. La deuxième phase s’était déroulée dans la ville de Kananga où une vingtaine de magistrats étaient réunis. Le coaching a été assuré toujours par les hauts magistrats désignés par le PGR. La supervision par le PGR à travers son délégué l’Avocat général de la République Mulumba Nkelenda. La dernière phase, par rapport au terme de référence qui était validé par le Parquet général de la République dans le cadre de ce coaching. C’est pour permettre à la Justice d’améliorer la lutte contre l’impunité des violences basées sur le genre et des violences sexuelles et permettre aux cellules de mieux fonctionner. Et par ricochet rendre service aux enfants, aux mamans et à nos compatriotes dans l’administration de la justice dans cette thématique.
Didier KEBONGO

 

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