MYSTÈRE SUR LA RENCONTRE ENTRE ETIENNE TSHISEKEDI ET EDEM KODJO HIER À BRUXELLES

Vendredi 5 février 2016 - 07:15
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L’Envoyé spécial de l’Union africaine n’a pas fait de déclaration à la presse à l’issue de l’entretien avec le président de l’UDPS, confirment des sources dans la capitale belge.

C’est le silence radio, comme on le dit dans le jargon journalistique. Des sources à Bruxelles sont formelles. Le mystère plane sur l’audience de près de 2 heures que le président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, a accordée hier jeudi 4 février à Edem Kodjo, envoyé de l’UA pour la crise congolaise.

Mais des observateurs croient savoir que connaissant le Lider maximo, ce dernier doit avoir remis en scelle sa position à lui, en remettant à l’émissaire de l’Union africaine sa feuille de route du 14 février 2015 en rapport avec le dialogue. Conscient de ce qu’il pèse ou représente, surtout dans un contexte de radicalisation du front anti-dialogue, Etienne Tshisekedi verrait sans doute là une occasion pour monter les enchères en faisant prévaloir ses thèses. Pour cet irréductible opposant, le dialogue politique inclusif dont question résulte de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et doit être piloté par la Communauté internationale. Par conséquent, aux yeux du président de l’UDPS, c’est le Secrétaire général des Nations Unies qui doit convoquer ces assises et en désigner le médiateur.
A l’UDPS donc, non seulement on dénie au chef de l’Etat Joseph Kabila le droit de convoquer ce forum, mais on récuse également la personne d’Edem Kodjo, faisant valoir que le facilitateur à désigner dans ces négociations doit être neutre et accepté par toutes les parties.
Le parti d’Etienne Tshisekedi ne fait pas mystère de son accord sur le principe du dialogue, mais adopte la posture qu’on lui reconnait juste pour pousser le camp en face à satisfaire ses exigences. Ce qui explique sans doute le fait que le sphinx de Limete se soit rétracté en dernière minute en posant des conditions quant à la participation de sa formation au dialogue.
C’est dans le souci de convaincre le leader de l’UDPS quant à son implication dans ces assises que le facilitateur de l’UA a effectué le déplacement à Bruxelles. "Nous allons échanger avec M. Étienne Tshisekedi et on a de bonnes raisons de croire que ça va bien marcher ", avait-il indiqué.
Après avoir conféré avec le Secrétaire général de l’UDPS et son staff à Kinshasa, dans le cadre de sa mission de facilitation à la crise congolaise, l’Envoyé spécial de l’Union africaine avait promis d’aller rencontrer le chef du parti à Bruxelles.
Vue de Kinshasa, cette rencontre de la capitale belge paraît comme celle de la dernière chance quand on sait que de l’implication effective de l’emblématique opposant Rd congolais, dépend la suite des événements.
Depuis Bruxelles, où il se trouve en séjour médical depuis le mois d’août 2014, Etienne Tshisekedi avait proposé comme sujets à débattre dans le cadre de ce forum, "le contentieux électoral de novembre 2011, un calendrier électoral consensuel, l’audit externe du fichier électoral, le respect du délai constitutionnel s’agissant de l’élection présidentielle." Didier KEBONGO