Onze humanitaires ont été enlevés et un autre tué, en six mois, dans le Nord-Kivu, ont dénoncé les organisations humanitaires, mardi 7 juin, au cours d’un café de presse à Goma, chef-lieu de la province.
A l’occasion, ces structures ont exprimé leur préoccupation par rapport à la dégradation de la situation sécuritaire qui affecte les populations vulnérables et les humanitaires dans le Nord-Kivu.
Elles ont également sollicité l’implication des autorités afin que le droit de donner et de recevoir de l’aide humanitaire soit sauvegardé dans cette partie du pays.
L’accès humanitaire se rétrécit à chaque fois que survient un nouvel incident.
«Cela aggrave la situation déjà difficile de près d’un million six cent mille personnes qui ont besoin d’une assistance humanitaire au Nord-Kivu», s’est plaint Hazel Siri du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Nord-Kivu.
Il a indiqué que certaines activités humanitaires avaient été retardées et d’autres suspendues à cause de l’insécurité:
«Notre manque d’accès a un impact sur les gens très vulnérables qui sont déplacés à cause des conflits, des problèmes fonciers. Nous, on a besoin de cet accès pour assister ces gens».
Les humanitaires ont rencontré, il y a quelque jours, le gouverneur du Nord-Kivu pour lui faire part de leurs inquiétudes.
«On ne fait pas de la politique car nous sommes des humanitaires. Notre intérêt est d’avoir un accès, le meilleur possible aux plus vulnérables et notre travail en gros s’arrête là», a souligné un membre de l’organisation Première Urgence, Arthur Maurus.
En 2015, 31 humanitaires avaient été enlevés, soit cinq fois plus qu’en 2014.