Nouvelle province du Kwilu : Bientôt une marche nocturne contre le commissaire spécial Balabala

Jeudi 28 janvier 2016 - 11:06

Il fera bientôt 100 jours depuis que le chef de l’Etat Joseph Kabila a nommé les commissaires spéciaux dans toutes les provinces issues du démembrement. Cette décision fait suite à l’arrêt de la Cour constitutionnelle suivie de la décision prise au Conseil des ministres.

 

Il sied de rappeler que la mission confiée aux commissaires spéciaux du gouvernement congolais se résume en quatre points, selon le ministre d’Etat en charge de la Décentralisation et Affaires coutumières, Salomon Banamuhere. Il s’agit de l’installation et la consolidation de l’administration publique, la planification et la réhabilitation des infrastructures prioritaires, le maintien de la sécurité, de l’ordre public et la restauration de l’autorité de l’Etat, ainsi que l’appui au processus de mise en œuvre de la décentralisation.

 

Si dans d’autres provinces démembrées l’arrivée des commissaires spéciaux est saluée, cela n’est pas le cas dans la province du Kwilu où la déception est totale dans le chef de la population, car, selon les Kwilois, “le bilan est largement négatif “.

 

En effet, le commissaire spécial Michel Balabala passe outre cette mission sacrée lui confiée par la République en foulant au pied ses prescrits, et ne remplit pas convenablement sa tâche.

C’est la raison de cette fureur dans le chef de la population qui réclame son départ. Une marche nocturne est prévue à cet effet, apprend-t-on de la population de ce coin du pays. Mais cette source n’indique.ni la date, ni l’heure.

 

Selon ses administrés, le commissaire spécial se confond au maire de la ville de Bandundu en s’investissant dans le Salongo hebdomadaire qui consiste à balayer les marchés, infligeant ainsi des amendes faramineuses à ceux qui refusent d’y participer.

 

Quant au maintien de la sécurité, de l’ordre public et la restauration de l’autorité de l’Etat, la lettre du vice-premier ministre et ministre de l’intérieur du 24 décembre 2015 adressée à tous les commissaires spéciaux indique clairement que le personnel politique recruté au sein du cabinet et autres structures des anciennes institutions devra être remercié et a droit à ses indemnités de sortie comme le prévoit la réglementation en la matière.

 

Malheureusement, jusqu’à ce jour, aucun membre du cabinet politique du gouvernement sortant n’a reçu ses indemnités de sortie. Plusieurs familles sont bloquées à Bandundu Ville, faute de moyens. Pourtant, des sources proches de la direction du trésor et d’ordonnancement (DTO) affirment que le commissaire spécial du Kwilu aurait reçu l’argent du trésor public à la Banque centrale du Congo/ Bandundu.

 

Entre les 15 et 20 décembre 2015, la province du Kwilu a perçu trois mois de rétrocession libellée comme suit : octobre 2 015, 175 millions FC, même montant pour novembre et décembre. Et comme frais de fonctionnement, 2 015, 133 millions FC pour octobre, même montant pour novembre et décembre.

 

Son cabinet n’étant pas encore mis en place, c’est au gouvernement sortant qui assurait les affaires courantes ainsi qu’aux entités territoriales décentralisées que revenaient ces frais de fonctionnement.

 

Curieusement, en date du 24 décembre 2015, Michel Balabala aurait procédé au paiement de salaire à des personnes qui n’avaient aucune qualité. Le 29 décembre 2015, il se serait personnellement rendu à la Banque centrale du Congo! Bandundu, retirer l’argent avec comme objectif la présentation des vœux de nouvel an à ses “ parrains politiques” basés à Kinshasa. Bandundu, Bagata, Bulungu, Gungu, Idiofa et Masimanimba en payent les frais.

 

Il faut noter que de toutes les provinces issues du démembrement du Bandundu, seul le Kwilu a bénéficié de la répartition de trois mois. Ce, simplement dans le but de payer les dettes et arriérés de salaires des membres du gouvernement sortant, étant donné que ces derniers assuraient les affaires courantes jusqu’à la remise et reprise intervenue le 18 novembre 2015.

 

Visiblement, le gouv’ n’a aucun bilan à présenter à l’occasion de ses 100 jours à la tête du Kwilu. Voilà pourquoi sa population est déterminée à s’en débarrasser. Une marche nocturne, avec des bougies et morceaux de bambous allumés, se prépare. Ce, non pas pour causer des troubles, mais pour demander son départ. Cette initiative est très soutenue par plusieurs députés nationaux et provinciaux, aussi bien de l’Opposition que de la Majorité.

Par LM