Obama tourne la page Kabila

Jeudi 30 juin 2016 - 18:16

Le président américain a accentué la pression sur le président Kabila dont le deuxième et dernier mandat s’achève fin décembre 2016. Dans son message envoyé au chef de l’état congolais à l’occasion de la fête de l’indépendance de la RDC, Barack Obama lui a, en des termes polis, demandé de passer la main. ‘‘Le peuple des Etats Unis se joint à moi pour vous exprimer ainsi qu’au peuple congolais les meilleurs vœux. Nous sommes aux cotés du peuple congolais et nous soutenons le premier passage pacifique et démocratique imminent du pouvoir’’, écrit Obama. En diplomatie, ça s’appelle tourner la page. Le message sonne surtout comme un sérieux avertissement au pouvoir. La grande puissance ne se répète pas deux fois. Surtout que le message vient du sommet de l’état américain. Et Obama d’ajouter que : ‘‘ Nous attendons avec impatience nos futures relations avec une République démocratique du Congo stable, démocratique et prospère ’’. A lire entre les lignes, il est clair que le président américain envisage déjà le renforcement  des relations de coopération entre son pays et les dirigeants congolais post-Kabila. A Kinshasa, on peut beau crier souveraineté ou indépendance mais les paroles d’un chef de l’état américain sont contraignantes. Des exemples sont légion en Afrique. Il faut mettre aussi en tête que le chef de l’état américain qui termine son dernier mandat, expédie tous les dossiers avant son départ. Les initiés le savent bien. Au pouvoir de Kinshasa, de bien saisir le message. Tout dérapage sera considéré comme un affront au président américain, ce qui conduira inéluctablement aux sanctions, décrypte un diplomate occidental.  D’ailleurs, l’administration Obama a déjà donné le ton en mettant le chef de la police de Kinshasa sur la liste noire. Si Kinshasa n’envoie aucun signal dans le sens de l’alternance démocratique, la liste va s’allonger et d’autres sanctions plus fortes seront prises pour redresser les mauvais élèves.