Les animateurs de la Société civile du Nord-Kivu ont dévoilé, hier jeudi 18 septembre 2014 dans un communiqué de presse, que les corps deux officiers de renseignements des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont été retrouvés après plusieurs jours de disparition. A en croire Omar Kavota, président de cette entité, les militaires dont il est question sont le lieutenant Johm TOWA JOHN et le capitaine Toto NGINDI, tous deux du 322e bataillon de l‟Unité de Réaction Rapide, capturés le 11 juin 2014 après affrontements entre les armées rwandaise et congolaise à KANYESHEJA, en RDC.
En effet, rapporte-t-il, c‟est le 14 septembre vers 14 heures que le corps sans vie du lieutenant John TOWA a été retrouvé en état de décomposition. « Il aurait été jeté par les troupes de l‟armée rwandaise (RDF) non loin de la colline KANYESHEJA II. Son corps retrouvé torse nu, parfaitement identifiable et bien habillé en pantalon d‟uniforme-FARDC avec tout son équipement (cordelette et radio motorola) fait qu‟on déduise d‟une exécution récente en dépit du fait que c‟est depuis trois mois que la RDF le détient », indique Omar Kavota. Ajoutant par ailleurs que son bras droit était coupé et jeté à 1 mètre du reste du corps, alors que le bras gauche a été brûlé.
Ce qui illustre, selon l‟activiste de la Société civile, l‟administration d‟une mort teintée de violence et de cruauté de la part de ses bourreaux. Cette situation est intervenue seulement 48 heures après une autre découverte macabre : des ossements attribués selon toute évidence au capitaine Toto NGINDI, arrêté dans les mêmes conditions et détenu avec le lieutenant dans une même cellule au Rwanda. Pour le dernier cas, ce sont ses effets personnels retrouvés sur le lieu qui ont conduits à l‟identifier comme tel. Pourtant, lors de la décente effectuée par la CIRGL (MCJV) et la FARDC samedi 13 septembre 2014 sur lieu du drame pour ramassage de ces ossements du capitaine NGINDI TOTO, l‟équipe avait sillonné partout pour vérifier si par hasard il n‟y avait pas d‟autres ossements ou corps sans vie dans les parages; il n‟y en avait pas. A en croire le rapport de la coordination territoriale de la Société civile de Nyiragongo, tout porte à croire que ce n‟est qu‟après le passage de la CIRGL-FARDC que la RDF jettera le corps du lieutenant à où il a été trouvé, accuse-t-on.
Dans ce contexte, conclut Omar Kavota, d‟aucuns s‟interrogent sur le sort de Emmanuel MUHIMA ABBAS, défenseur des droits humains au Nord-Kivu et coordonnateur de l‟ONG-RACID (Réseau d‟actions citoyennes pour la démocratie) qui avait été enlevé, arrêté et détenu avec les deux officiers FARDC exécutés. « Dans tous les cas, le Rwanda doit savoir que la Société civile congolaise ne restera jamais indifférente face à l‟enlèvement de l‟un de ses acteurs en la personne d‟EMMANUEL MUHIMA. Il faut qu‟il sache que s‟il ne revient pas vivant, on le lui fera payer. Encore une fois, nous en appelons à sa libération » a-t-il prévenu.