La ville de Kinshasa s’attend à abriter un grand événement culturel. Le tout premier du genre en Afrique, après un succès retentissant en France et dans plusieurs villes francophiles dans le monde. De renommée internationale, le festival des ’’Francopholies’’ va bel et bien se tenir dans la capitale congolaise du 7 au 13 septembre prochain, comme l’a confirmé hier son promoteur, Jean Steffens, au cours d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Memling.
Cette annonce vaut bel et bien son pesant d’or. En effet, prévue l’année dernière à Kinshasa, la première édition des ’’Francopholies’’ avait été reportée, à la grande déception du public. Les organisateurs avaient jugé utile de renvoyer le festival à une date ultérieure, suite à la psychose créée par l’épidémie d’Ebola. Aujourd’hui, cette psychose appartient au passé.
Tenace, optimiste, Jean Steffens et ses collaborateurs sont revenus à la charge, convaincus que Kinshasa vaut bien la peine d’abriter ce festival musical qui, sous d’autres cieux, a réussi à mobiliser plus de 19.000 sympathisants. Dans son adresse d’hier mercredi 5 août, le promoteur des ’’Francopholies’’ a annoncé que plus de 40 spectacles seront organisés en une semaine à Kinshasa sur dix sites différents, notamment le Centre Wallonie-Bruxelles, le Théâtre de Verdure, l’hôtel Invest, le Centre Culturel M’Eko.
DES VEDETTES EN VOGUE
Carrefour des vedettes de la planète, ce festival connaîtra la participation des musiciens de renom tels que JB Mpiana, Fabregas, Fally Ipupa, Ferre Gola, Jean Goubald, Lexxus Legal, Jupiter, La Fouine, Philippe Lafontaine, Soprano, Noa Moon, Bebson de la rue... et l’orchestre féminin N’kento qui ont tous confirmé leur participation. On s’attend aussi à la réponse de Werrason qui est annoncé sur le spot publicitaire. Toutes ces stars ont fait confiance à l’édition 2014 avortée et ont été recontactées, parmi tant d’autres surprises de taille pour 2015.
Présente à la conférence de presse, la star en vogue, Fabregas, a, pour sa part, indiqué qu’elle prépare un nouvel album qui sortira l’année prochaine. Il est fin prêt pour participer à ce festival des Francofolies qui s’ouvrent en septembre prochain.
UNE OPPORTUNITE A METTRE A PROFIT
"Plateforme d’échanges culturels, les Francopholies constituent pour nous une opportunité qu’il faudra mettre à profit. Si, au Brésil, la Salsa fait la fierté du pays, au Congo, la Rumba est notre danse préférée. Je demande donc à nos jeunes de créer des écoles de cette danse qui fait notre identité", a indiqué le directeur du cabinet du ministre du Tourisme.
"A travers les Francopholies, nous aurons un festival de haut niveau dans notre pays, qui bénéficiera du concours de plusieurs sponsors", s’est réjoui Ados Ndombasi du Théâtre de Verdure, plus connu pour le festival Toseka qu’il a initié. Il a été relayé par Brain Tshibanda du Centre Wallonie-Bruxelles international, réputé pour sa meilleure connaissance des artistes locaux qu’il fréquente au quotidien.
Ce festival est l’un des plus importants rendez-vous culturels d’Afrique Centrale. Portées par les valeurs progressistes, les Francofolies de Kinshasa ont l’ambition de créer de nouveaux ponts culturels entre la RDC et le reste du monde. Elles veulent incarner une vision positive de l’Afrique noire. Kinshasa est prêt à faire de cet événement international la démonstration de son génie musical et de son incroyable sens de l’accueil.
LE CHOIX JUDICIEUX DE KINSHASA
Fondées en 1985 à La Rochelle en France par Jean Louis Foulquier, les Francofolies ont rapidement rencontré un succès public, avant que le concept ne soit exporté à l’international. Le label a connu des incursions dans des destinations Francophiles, notamment à New-York, Berlin, Buenos Aires et à travers toute la Francophonie. A l’exception, jusqu’alors du continent africain.
Au-delà des attaches affectives des promoteurs du festival, Kinshasa s’est imposé comme le premier choix pour l’organisation des premières Francofolies africaines, après des repérages préliminaires au Maroc et au Sénégal. Son statut officieux de la capitale de la musique en Afrique et son imparable sens de la fête ont fortement joué en sa faveur. Il faut, en effet, prioritairement faire comprendre que ce projet a la volonté de s’inscrire dans la durée. Loin d’incarner un simple rendez-vous culturel, les Francofolies visent une valorisation sociale et citoyenne de premier ordre.Yves KALIKAT et Simard Simon TSOUMBOU