Plus de 2.000 personnes sont arrivées en une semaine dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo après avoir fui le regain de violences en Centrafrique, ont annoncé hier mardi 7 octobre, le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM). L’"escalade rapide de la violence" en Centrafrique a provoqué la "fuite de plus de 2.000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, vers la République démocratique du Congo (RDC) voisine en l’espace d’une semaine", indique le communiqué de presse conjoint de ces deux agences onusiennes.
Les réfugiés sont arrivés dans la province de l’Equateur bien que Kinshasa ait décrété le 28 septembre la fermeture "jusqu’à nouvel ordre" de sa frontière avec la Centrafrique, espérant ainsi protéger ses citoyens du regain de violence "incontrôlable" dans la capitale centrafricaine, Bangui. Les nouveaux réfugiés sont actuellement enregistrés par les autorités congolaises à Zongo, localité agricole séparée de Bangui par la rivière Oubangui. La plupart d’entre eux doit être ensuite relocalisée dans le camp de réfugiés de Mole, à une trentaine de kilomètres au sud de Zongo.
Ces réfugiés disent avoir fui les combats entre les rebelles essentiellement musulmans de la Seleka et les militants majoritairement chrétiens anti-Balaka, rapportent le HCR et le PAM, qui craignent que l’"extrême instabilité" de la Centrafrique n’engendre une "nouvelle augmentation du nombre de réfugiés" dans les "prochains jours".
Le renversement de François Bozizé en mars 2013 par la Seleka a plongé la Centrafrique, ex-colonie française déjà très instable, dans l’une des pires crises depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014. Depuis le début de cette crise, plus de 65.000 réfugiés centrafricains - sur les 100.000 que compte en tout la RDC - ont été installés dans quatre camps, tandis que d’autres vivent en famille d’accueil. Le HCR et le PAM, qui les assistent, alertent sur le manque de fonds qui les frappe et menace à court terme leurs activités.
Un dixième de la population centrafricaine, soit environ 460.000 personnes, serait actuellement réfugiée à l’étranger, principalement au Cameroun, au Tchad, en RDC et au Congo, précise la même source. Rachidi MABANDU