Plusieurs groupements fictifs créés

Mercredi 5 août 2015 - 11:04

Pour le RCD/K-ML qui dévoile une augmentation suspecte à 300%, certains sont reconnus par le ministère de l‘Intérieur mais absents sur le terrain, d’autres ignorés du ministère mais présents sur le terrain...

Le Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Mouvement de Libération (RCD/K-ML) tire la sonnette d’alarme sur des groupements fictifs créés à l’intérieur du pays pour biaiser les résultats des élections municipales et locales qui seront bientôt organisées par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Entre 2008 et 2014, peut-on lire dans la déclaration de cette formation politique, faite hier mardi 4 août à Kinshasa par le SG Koloso Sumaili, le nombre de groupements est passé de 322 à 372, soit une augmentation de 300%.

Certains existent sur la liste du ministère de l’Intérieur mais sont absents sur le terrain, d’autres n1existent pas sur la liste du ministère de l’Intérieur mais sont présents sur le terrain, d’autres encore n’existent ni sur le terrain, ni sur la liste du ministère, mais sont repris sur la liste des entités harmonisées entre le ministère de l’intérieur et la CENI en 2008. Il y a également des groupements en conflit de limites ou de pouvoir coutumier, ceux dupliqués sur la liste du ministère de l’intérieur avec deux chefs, des groupements contestés ainsi que ceux dont les responsables sont détenteurs d’un acte de reconnaissance, mais sans espace géographique.

Raison pour laquelle le RCD/K-ML exige la stabilisation des entités avant la répartition des sièges, préalable pour l’organisation des élections municipales et locales de 2015. Stabilisation en termes de dénomination, limites, composition et Les noms de ceux qui les dirigent. Voilà donc, outre la non prise en compte des nouveaux majeurs, les raisons qui ont milité pour que le parti cher à Antipas Mbusa Nyamwisi, ainsi que d’autres de l’Opposition, boycottent la plénière sur la répartition de sièges pour les élections locales et municipales.

Non au dialogue

Par la même occasion, le RCD/K-ML réaffirme haut et fort son refus de participer au “prétendu dialogue” initié par le président Joseph Kabila car, estime-t-il, toutes les initiatives émanant de la Majorité présidentielle, en ce moment précis, y compris des inaugurations en cascade, “ne sont faites que dans l’idée du glissement.

Confusion entre décentralisation et découpage territorial

Koloso Sumaili constate que beaucoup de Congolais confondent décentralisation et découpage territorial, bien que les deux concourent au rapprochement des dirigeants avec la population. Si la décentralisation procède au rapprochement dans le domaine des compétences ou des attributions concernant les ‘matières à traiter, explique-t-ii, le découpage, quant à lui, fait allusion au rapprochement territorial, c’est-à-dire la réduction des étendues dans lesquelles ces matières sont appliquées.
La décentralisation, poursuit-il, est un mode de gestion qui consiste à créer des personnes morales autres que l’Etat pour s’occuper des matières de proximité les concernant en leur reconnaissant l’autonomie administrative et financière et en leur octroyant une personnalité juridique. C’est-à- dire, la capacité d’agir, de prendre des décisions, même d’ester en justice.
Le découpage procède par scissiparité, créer des entités plus petites issues de celles plus étendues ou plus peuplées. Ainsi donc, le découpage n’est pas à confondre avec la décentralisation, car on peut découper sans décentraliser, ou décentraliser sans découper. Mais pour l’heure,” les démembrements des provinces viennent alimenter des batteries de stratégies pour le glissement du pouvoir en place “, conclut-il.

400 morts à Beni

Koloso Sumaili et tous les membres de son parti se disent préoccupés par la situation sécuritaire qui prévaut à Beni, dans la province du Nord-Kivu, où 400 personnes ont été tuées à coups de machette, hache... sans que les services de sécurité n’identifient les assaillants, alors que ce massacres se commettent au nez et à la barbe des FARDC et de la MONUSCO. “Cela dénote de l’incapacité notoire ou de la complicité coupable “, tance Koloso Sumaili. Le RCD/K-ML exhorte la communauté internationale à jeter un regard compatissant à la population de Beni, abandonnée à son triste sort.

Des opposants privés de liberté

Le RCD/K-ML considère les arrestations des opposants et des activistes de la société civile comme une grave violation des droits de l’homme, et exige leur libération immédiate. Parmi les victimes de ce “terrorisme d’Etat “, le parti cite Jean-Louis Ernest Kyaviro, député honoraire élu de Beni et conseiller principal de Mbusa Nyamwisi, Eugène Diomi Ndongala, JC Muyambo, Christopher Ngoy … Il salue, par ailleurs, la sortie de prison de Jean-Bertrand Ewanga, SG de l’UNC, tout en lui demandant de persévérer dans la noble lutte pour la libération du peuple congolais.

Par LEFILS MATADY

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