Pollution à Binza Delvaux : de nombreuses vies humaines en danger

Vendredi 26 septembre 2014 - 13:29

La population de Binza Delvaux ne sait plus à quel saint se vouer pour échapper aux effets dévastateurs des épais nuages de fumée qui polluent la contrée de l’église saint sacrement depuis plus de deux mois. Les automobilistes et les motocyclistes qui empruntent la route de Matadi, en font les frais au niveau de la concession de l’église kimbanguiste (du moins ce qu’il en reste).

Les paroissiens qui fréquentent l’église catholique, les élèves de l’Institut Bobokoli, les mamans qui accouchent à la maternité des Sœurs située à quelques encablures du site érosif d’où émane toute cette fumée, s’exposent à l’inhalation des gaz toxiques et ne disposent d’aucun  équipement adéquat pour s’en protéger.

Plusieurs parcelles et maisons emportées

L’opinion se souviendra qu’il y a peu de temps, toute cette partie de Binza Delvaux ployait sous la menace d’une grande érosion. Plusieurs parcelles et maisons d’habitations ont été emportées par les éboulements répétés du sol. Une grande partie de la concession de l’église kimbanguiste a connu le même sort.

C’est en vain que les sinistrés ont imploré l’intervention des autorités de la ville pour combattre vigoureusement cette calamité. Silence radio. Il a fallu attendre l’implication des chrétiens par le biais de la congrégation italienne dont les fonds ont servi au financement de la construction de l’église saint sacrement, pour finalement faire bouger les rangs.

De grands travaux d’assainissement ont été entrepris qui ont permis de stopper l’avancée significative de l’érosion. Depuis lors, ce site érosif a été momentanément stabilisé. Mais c’est sans compter avec les mauvaises habitudes de la population environnante qui a commencé à y déverser les ordures ménagères et toutes sortes de déchets solides et liquides.

Une atmosphère lourde et irrespirable

Ils étaient loin de s’imaginer les effets collatéraux de la transformation de ce site érosif en décharge publique qui est devenue un grand vecteur d’insectes nuisibles et autres rongeurs sans oublier les odeurs nauséabondes polluant tout l’environnement et rendant ainsi l’atmosphère lourde et irrespirable.

Pendant la saison sèche, des inciviques y ont mis le feu. Renseignements pris, des indices sérieux pèseraient sur les enfants désoeuvrés comme auteurs de cet acte. Comme les déchets solides de tout genre dont regorge ce site érosif se consument difficilement, des épais nuages de fumée ont été répandus sur plusieurs centaines d’hectares à la ronde, rendant la vie extrêmement difficile à tous ceux qui se hasardaient dans ce secteur.

Des voix se sont élevées pour dénoncer cette situation. Les usagers de la route de Matadi ont simplement constaté que le feu s’est éteint. Pas pour longtemps. Dimanche dernier, après une période d’accalmie relativement courte, les habitants du quartier se sont réveillés sous un épais nuage de fumée. Cette fois-ci, le feu a repris avec une forte intensité.

Inhalation des gaz toxiques à profusion

La situation est si alarmante que les automobilistes et les motocyclistes sont, depuis trois jours, contraints de ralentir totalement car la visibilité est réduite à deux mètres. Les chauffeurs qui ne lèvent pas le pied de l’accélérateur, s’exposent à des accidents à cet endroit où le trafic est très dense. Les piétons éprouvent à leur tour toutes les difficultés pour traverser la route au niveau de la voie perpendiculaire menant vers la maternité des sœurs et la chaîne de télévision Digital Congo.

Les fidèles catholiques et kimbanguistes venus rendre grâces à Dieu, les élèves de l’Institut Bobokoli, les mamans qui accouchent à la maternité des Sœurs et les nouveaux nés endurent un véritable calvaire, car contraints d’inhaler les gaz toxiques libérés par la combustion des matières plastiques, pneumatiques, bombes aérosol, etc. La persistance de cette pollution peut conduire à de fortes complications de la santé, voire des pertes en vies humaines surtout dans les rangs des nouveaux nés et des personnes atteintes d’insuffisance respiratoire.

D’où le cri de détresse lancé par la population vers les autorités de la ville pour une intervention urgente en vue d’éteindre ce feu propagateur de tant de nuisances. Certains habitants de Binza Delvaux sont sidérés de voir les responsables de la commune de Ngaliema ne poser aucun acte significatif pour voler à leur secours.

Interpellation des ministres provinciaux de la santé et de l’environnement

D’autres, par contre, indiquent clairement qu’ils ne peuvent rien attendre de positif de ce côté-là. Pour s’en convaincre, ils désignent la route de Matadi pourtant retapée récemment qui se trouve envahie par des détritus que le service de la voirie de la commune n’ose nullement enlever.

La balle se trouve dans le camp des ministres provinciaux aussi bien de la santé que de l’environnement pour poser des actes urgents visant l’amélioration des conditions de vie de la population dans la capitale de l’un des pays considérés comme le poumon de la planète au moment où se tient le sommet mondial sur le climat au siège des Nations Unies à New York.

N.N.N.M.