POUR CONJURER LA MENACE QUI PLANE SUR LE PAYS VIVEMENT UN COMPROMIS HISTORIQUE EN RDC

Jeudi 7 avril 2016 - 05:22

Sans dialogue, pour baliser le chemin vers les élections réussies, le pays pourrait s’acheminer vers une confrontation militaire aux conséquences incalculables.
C’est l’heure du compromis historique ou on va vers le chaos. A situation exceptionnelle, solutions exceptionnelles. Au jour d’aujourd’hui, il y a une nécessité vitale pour les Congolais de négocier pour aboutir à un consensus. On a vu dans les démocraties occidentales, après la deuxième guerre mondiale - notamment en Italie-, les communistes et les libéraux se mettre ensemble pour défendre les valeurs républicaines. Ce deal est connu sous l’appellation de « compromis historique ». Mutatis mutandis, face à la menace qui pèse sur le pays, il est nécessaire que les Congolais de tous bords se mettent d’accord sur l’essentiel.

Autrement, avec la fragilité post conflit, il y a risque que le pays sombre dans le chaos. Dans ce cas de figure, il n’y aurait ni élection, ni démocratie. C’est pourquoi, toutes les démarches allant dans le sens de voir les Congolais se parler doivent être encouragées, car les élections ne sont pas toujours une panacée. Au Congo voisin, la guerre civile avait mis brutalement fin au mandat de Pascal Lissouba, pourtant régulièrement élu. Et on le voit encore aujourd’hui.

SAVOIR CHOISIR LE MOINDRE MAL
Une partie de la classe politique et la société civile exigent la tenue des élections dans le délai constitutionnel, c’est-à-dire d’ici novembre 2016. Cependant l’observation de la situation sur terrain renseigne qu’il sera difficile de tenir ce challenge. Trop de contraintes, notamment techniques, logistiques, financières, et législatives, à moins de 7 mois de la convocation des électeurs, pour des élections voulues transparentes, crédibles, et apaisées. Des contraintes qu’attestent les rapports d’experts, parmi les plus qualifiés. Quand bien même il y aurait élection, on ne verrait pas dans ce laps de temps, une élection bien organisée.

HARO SUR LES AGENDAS CACHES !
Entre deux maux, il faut savoir choisir le moindre. Ce dont la République démocratique du Congo a le plus besoin aujourd’hui, c’est d’un compromis politique. Et ici, ça s’appelle Dialogue. Les plénipotentiaires ont abouti à la nécessité de voir les Congolais dialoguer, le Sg de l’ONU l’a recommandé lors de son passage au pays, la résolution 2277 y est revenu. Difficile par conséquent que certains acteurs sociopolitiques ne prennent pas la mesure de la nécessité de se mettre autour de la table. Des analystes attribuent ce qui, à leurs yeux, a tout l’air d’une posture, à des agendas cachés. A propos de ces « agendas » justement, il nous revient par exemple que certains opposants font le lobbying pour décourager ceux de leur camp qui ont souscrit à l’impératif du Dialogue.
On ne peut que s’interroger à propos de ces politiques qui s’acharnent contre le Dialogue. Est-ce par manque d’arguments à mettre sur la table lors du Dialogue ? Est-ce cela trahirait-il un agenda fait de la politique du pire et du chaos que paradoxalement entretiennent tous ces pyromanes-sapeurs pompiers qui se recrutent à l’intérieur comme à l’extérieur, et pour qui le chaos est plus rentable que la paix ? Ils créditent finalement la fameuse thèse de " No war no money ". Peut-être cet acharnement contre le Dialogue couve le dessein de voir le pays déboucher sur la guerre.

UN CONSENSUS POUR SAUVER LE CONGO
Des analystes estiment que certains acteurs politiques et sociaux congolais, préoccupés de prendre le fauteuil du président Joseph Kabila, ne voient même pas les jalons de la balkanisation du pays qu’on est entrain de poser sous leurs yeux. Focaliser toute l’attention et l’énergie sur des individus risque de faire passer les Congolais à côté de l’essentiel : la préservation des intérêts supérieurs du Congo et du peuple congolais.
Sans vouloir rentrer dans la guerre des agendas ou dans les calculs politiciens "courtemistes " d’une part, et d’autre part sans se laisser berner par les palliatifs à court terme, l’analyse objective de la situation du Congo commande qu’un consensus se dégage pour sauver le Congo tant qu’il est encore temps. Au regard du danger qui guette le pays, ce consensus s’appelle compromis historique.Didier KEBONGO