D’entrée de jeu, il a tenu à faire le parallélisme suivant : « Un prisonnier, avant de sortirde sa cellule, il lui faut un papier d’autorisation. Donc, il ne peut jamais quitter là sans une autorisation. Or actuellement, on peut dire que cette situation est comparable à celle des artistes congolais en général. Et cette décision est venue de notre gouvernement, avant d’aller se produire à l’étranger, il faut acheter un papier ça veut dire quoi ? »
Par ailleurs, il a regretté qu’à Kinshasa, « les gens m’appellent artiste, mais pour ça, me faut-il une carte biométrique ? » et de dire que cette carte, on l’exige à tous les artistes congolais pour une année, cela veut dire quoi ? Un artiste est-il artiste pendant une année seulement ou pendant toute sa vie ? Et alors pour ceux qui sont à Kasumbalesa au Katanga ou à Kasongo Lunda au Bandundu ? Doivent-ils venir à Kinshasa pour se faire enregistrer ? « On dirait que ces décisions ne s’arrêtent qu’à Kinshasa. Nous, les Kinois, nous regrettons le fait que nous ne gagnions pas beaucoup dans ce que nous faisons, mais on nous rançonne. »
Et puis une carte. « La carte biométrique, bio géométrique,… à une période, c’était les blancs nous ont amenés le concept contemporain avec une écriture contemporaine, tout était devenu contemporain ; théâtre, danse, musique,… on n’a pas pu respirer avec cette affaire mais pour le moment c’est biométrique, tout le monde est là-dedans. Tout est devenu biométrique, qu’on prenne aussi le fufu pour que ça devienne biométrique ».
Répondant à la préoccupation s’ils se sont constitués en un bloc pour aller le faire voir au nouveau ministre, il rétorque que « vous pensez que le ministre ne connaît pas ce problème ? Il doit nous rencontrer et nous dire ce qu’il compte apporter dans ce secteur ».
Parlant du ministère de la Culture et des Arts, il s’est lamenté sur le fait que l’image de la culture congolaise ne ressemble qu’à la musique. Et d’ajouter que « Je pense qu’il doit aussi penser aux autres corporations des artistes. Et nous entendons toujours des projets pour les artistes congolais, surtout pour la culture congolaise en général ».
En guise de conclusion, il a dit sans mâcher les mots : « Il y a eu plusieurs états de lieux, plusieurs résolutions ont été écrites, des recommandations ont été faites, mais rien n’a été fait jusque-là. On est toujours au point de départ. Quand on pose la question sur le statut de l’artiste, on vous dira que c’est en voie d’être élaboré. »
Onassis Mutombo