Pour ne pas cautionner le glissement : CENI, la Société Civile/Forces vives accepte Nangaa !

Samedi 24 octobre 2015 - 07:45

Trois jours des travaux acharnés auront suffi, pour les Délégués de la Société civile/Forces vives, d’adopter  une vision commune et concertée, quant à la problématique des élections, du dialogue, du découpage territorial mieux connu sous le mot :   ‘’démembrement’’, de  la sécurité des personnes et de leurs biens etc.  Du Centre Nganda, à Kintambo,  l’on retiendra, en effet, que la Société civile/Forces vives, loin d’user de quelques  subterfuges ainsi que d’autres  procédés redevables à  la langue de bois, a, finalement, tranché. Sans ambages, elle dit : ‘’Non à tout glissement’’. Elle dit : ‘’Oui aux élections dans les délais constitutionnels’’. Dans  sa déclaration finale, confiée aux médias hier, vendredi 23 octobre, en fin de la soirée, la Société civile/Forces vives  s’est forgée, en tout cas,  une nouvelle  feuille de route en vertu de laquelle, elle devra, dorénavant, agir, pour exiger le déblocage du processus électoral, du moins,  pour  des élections dont les délais sont    constitutionnellement  contraignants.  Et, à ce propos, pour ne pas tirer inutilement les choses en longueur, la Société civile/Forces vives, par la voix de Madame Magguy Kiala Bolenga, sa Coordinatrice Nationale, réaffirme la non-négociabilité des dispositions intangibles de la Constitution. Allusion faite, ici, aux articles barbelés de la Constitution  ainsi qu’à  tout l’arsenal des lois  qui, si elles ne sont  pas respectées, peuvent  précipiter le pays vers l’imbroglio et l’escalade de la violence. En des termes divers, Kiala   y revient, tout en insistant particulièrement, sur la nécessité, pour les parties prenantes au processus électoral, de dégager, très rapidement, un consensus susceptible de déboucher sur l’organisation des scrutins libres, transparents et crédibles, dans les délais prescrits.  D’ores et déjà, dans un discours musclé, Magguy Kiala a  adressé, au nom de cette  méga- plateforme, constituée essentiellement des réseaux  d’Ongs des droits de l’homme, des organisations des femmes et des jeunes, des syndicats et confessions religieuses, pour ne citer que ceux-là,  toute  une kyrielle de recommandations pertinentes. Elle a parlé notamment,  de  la restructuration de la CENI, du processus électoral, de la CENI, en tant qu’institution d’appui à la démocratie, du découpage, du dialogue, de  massacres récurrents   dans l’Est de la République, de la situation à  Beni, devenu, aujourd’hui, le ventre mou de la bouillabaisse ou de la turbulence des armes, de la sécurité des activités des droits de l’homme, de  médias, de la promotion de la paix et de la consolidation de la démocratie. Qui plus, dans le même discours aux accents pointus, elle a demandé  au gouvernement de déclarer la RDC sous menace terroriste, en raison de la situation chaotique qui prévaut à Beni. Dans cette édition, découvrez la teneur de ce mot de clôture des assises du 2ème Congrès de la Société civile/Forces vives et  de la déclaration finale. Les deux textes, comme deux  frères  siamois, se complètent et demeurent indubitablement,    liés au contexte sociopolitique du moment en RD. Congo. L’heure étant au décompte, car le temps presse si vite,  il va falloir que les destinataires attitrés de cette série de recommandations, s’y mettent, dès maintenant. Passez à l’action !

 

DECLARATION   FINALE DU DEUXIEME CONGRES DE LA SOCIETE CIVILE/FORCES VIVES

 

Les organisations non gouvernementales, réseaux et associations de toute nature, les représentants des coordinations des vingt six  provinces membres de la Société Civile/Forces Vives de la RDC réunies en congrès ordinaire du 21 au 23 octobre 2015 au Centre  Nganda de Kinshasa à son 2ème  congrès,

Considérant que les forces vives ont joué un rôle fondateur   à   différentes époques de la vie de notre  pays,

Considérant que la pluralité des mouvements associatifs politisés a affaibli l’espace et l’efficacité de la société civile,

Considérant que la Société Civile/Forces vives est la seule composante implantée sur l’ensemble du territoire national,

Considérant que le peuple congolais, par référendum, a adopté la constitution de  2006 qui a consacré la fin de crise de légitimité,

Considérant que cette  constitution a consacré la durée des mandats des élus à tous les niveaux , la durée et le nombre des mandats du Chef de l’Etat, le découpage du territoire national en 26 provinces, le mode d’accession au pouvoir par des élections,

Considérant que la situation  sécuritaire est fragile à l’est du pays en particulier dans le territoire de Beni  où les groupes ADF/NALU se sont transformés en groupe terroriste ;

De ce qui précède faisons la déclaration suivante :

La Société Civile /Forces Vives RDC est fortement attachée au respect strict de toutes les dispositions constitutionnelles  et s’oppose à tout glissement éventuel;

La Société Civile/Forces Vives réaffirme son respect inconditionnel au processus de découpage consacré par la constitution. Cependant, les organisations estiment que la mise en place des nouvelles provinces devrait se faire dans le respect des dispositions constitutionnelles ;

 

La Société Civile/Forces Vives s’oppose à toute tentative de  déstabilisation de la CENI. Elle réaffirme son soutien et sa confiance aux membres qui la représente dans cette institution. Elle prend acte du choix opéré par les confessions religieuses sur le candidat successeur de Monsieur l’Abbé Apollinaire Malumalu.

 

La Société Civile/Forces Vives recommande à toutes les parties prenantes (CENI, Société Civile, Majorité, Opposition politique et communauté  internationale) de trouver un consensus sur le processus électoral afin que la CENI organise des élections libres, transparentes et apaisées dans les délais constitutionnels ;

 

La Société Civile/Forces Vives soutient la tenue du dialogue  que s’il ne vise que l’organisation apaisée des élections en 2016 dans le strict respect des dispositions constitutionnelles et exhorte les acteurs politiques  de laisser la Société Civile/Forces Vives  désigner librement et dans toute autonomie ses délégués  tant au niveau national que provincial,

 

La Société Civile/Forces Vives recommande au gouvernement de déclarer la RDC sous menace terroriste en rapport avec la situation d‘insécurité dans le territoire de Béni ;

 

La Société Civile/Forces Vives rappelle au Gouvernement de jouer son rôle de protection de la population et ses biens sur toute l’entendue de la République afin de consolider la paix et la cohésion nationale.

 

Les participants, 

 

Fait à Kinshasa, le 23 Octobre 2015

 

SOCIÉTÉ CIVILE /FORCES VIVES

2ème  Congrès Ordinaire

Kinshasa / Centre Nganda

Du 21 au 23  Octobre 2015

 

Discours de clôture du deuxième Congrès

Messieurs et mesdames les coordonnateurs des provinces ; 

Messieurs et mesdames les responsables des organisations non gouvernementales ;

Messieurs et mesdames directeurs exécutifs des réseaux.

 

Au moment où se clôture les travaux du deuxième congrès ordinaire de la Société Civile /Forces Vives de la RDC, je ne peux qu’exprimer ma gratitude profonde  pleine d’humilité à l’Eternel Dieu maitre des temps et des circonstances qui, grâce à sa volonté souveraine, nous a permis d’organiser ses assises.

Je remercie la participation très assidue de chacun de vous aux travaux, et pour la qualité des débats que nous avons eu au cours de ces trois jours.

Que tous nos intervenants pour la plupart membre des ministères et institutions d’appui à la démocratie et ceux de la société civile  qui en dépits de leurs multiples occupations ont accepté de répondre à notre demande trouve ici nos sentiments de gratitude.

Enfin, je rends un hommage mérité aux collègues venant de 26 provinces pour les efforts consentis en faisant le déplacement de Kinshasa. Votre présence dans ces assises est un témoignage de votre attachement et de l’intérêt que vous accordez à la Société Civile/Forces vives votre maison.

Messieurs et mesdames les coordonnateurs des provinces ; 

Messieurs et mesdames les responsables des organisations non gouvernementales ;

Messieurs et mesdames directeurs exécutifs des  réseaux.

Trois jours des travaux, nous ont permis de manière objective de faire une analyse très critique  vis-à-vis de nous-mêmes, de nos faiblesses et des opportunités le contexte actuel de notre pays nous a conduits à réorganiser, requalifier et structurer notre plate-forme.

A ce jour je suis très satisfaite de constater que nous avons à l’issu du congrès une coordination nationale légalement élue avec un mandat légal de 4 ans, car rappelez-vous  les dernières élections de la société civile/ Forces Vives ont eu lieu en 2003.

C’est ici pour nous l’occasion de recommander formellement aux responsables des provinces de faire le même travail d’organisation, de structuration mais également d’organiser les élections démocratique pour ceux qui sont fin mandat et dans certaines nouvelles provinces et cela à tout le niveau.

Nous vous demandons en plus que la restitution des travaux de ce Congrès se réalise dans vos provinces, villes, territoires jusque dans vos villages respectifs.

Mesdames et messieurs,

Concernant la restructuration de la société civile forces vives de la RDC

Considérant les défis et enjeux de l’heure, la société civile a restructuré ses organes et pourvu tous les postes au sein de ceux-ci.

Au regard  de l’actualité politique

Concernant le  processus électoral

Considérant que les élections sont la seule voie d’accès au pouvoir que le peuple a retenu, la société civile forces vives soutient que l’organisation des élections dans le délai constitutionnel est impérative pour notre jeune démocratie. Celle-ci ne pourrait se faire que dans le dialogue avec les parties prenantes au processus électoral afin de réaménager le calendrier électoral.

Concernant la commission électorale nationale indépendante

La société civile forces vives prend acte de la désignation de Monsieur Corneille Nangaa et fait sienne. Elle s’engage à donner tout son appui à la CENI pour la réussite du processus électoral.

Concernant le découpage territorial et la décentralisation

La société civile forces vives réaffirme son respect inconditionnel aux options de découpage consacrées par la constitution. Cependant, les organisations estiment que  la mise en place des nouvelles provinces devrait se faire dans le strict respect des dispositions constitutionnelles et légal. Nous demandons au gouvernement d’impliquer la société civile / Forces Vives dans la vulgarisation, la sensibilisation sur la décentralisation et le découpage territorial.

Concernant le dialogue, la société civile rappelle que c’est  une vertu qui doit être permanent et inclusif, par conséquent elle soutient que la tenue de celui-ci devra viser uniquement l’organisation apaisée des élections en 2016 dans le strict respect des dispositions constitutionnelles. En outre, les organisations exhortent les acteurs politiques de laisser la Société civile/Forces Vives de désigner en toute liberté  ses représentants.

Concernant le massacre des civils à l’Est,

La Société Civile/Forces Vives déplore la situation des massacres permanente dans les territoires de l’est de notre pays en général et à Beni en particulier. Elle recommande aux organisations membres  de mener en synergie des actions de grande envergure pour mobiliser la communauté nationale et internationale sur cette question afin d’obtenir une implication de tous. Elle demande aux gouvernements d’envoyer les éléments de FARDC et de planifier une autre phase des opérations SOKOLA 1 et 2 et appliquer de manière rigoureuse de l’accord-cadre d’Addis-Abeba. La communauté internationale  devra inscrire les ADF sur la liste des groupes terroristes et accompagner le gouvernement dans la sécurisation de toutes les populations civiles telle que stipulée dans les missions de la MONUSCO.

Concernant la sécurité des défenseurs  des droits de l’homme,

La société civile/ forces vives recommande  au Gouvernement le respect des dispositions constitutionnelles et les instruments internationaux  dument ratifier en la matière.

Concernant les medias, la promotion de la paix et de la démocratie, La société civile forces vives exhorte les acteurs politiques de respecter les droits des uns et des autres et d’éviter l’instrumentalisation des médias par des discours incendiaires qui constituent un frein à la démocratie.

Concernant le territoire de Nyiragongo,

La société civile rappelle que le territoire de Nyiragongo fait l’objet de spoliation tolérée par les autorités locales et risquerait de consacrer son annexion à un pays voisin. La société civile forces vives attire l’attention des autorités sur l’urgence de défendre l’intégralité de notre pays.

Je vous remercie

Magguy Kiala Bolenga