Pour réaffirmer son indépendance vis -à-vis du pouvoir politique : La CENI appelée à publier rapidement le calendrier électoral

Mardi 9 août 2016 - 16:58
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Cet appel a été lancé hier lundi par l’ONGDH  » la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme(VSV) exigeant la tenue des élections dans le délai constitutionnel

48 heure après la déclaration de Joseph Kabila en Ouganda, suscitant des interrogations au sein de la classe politique congolaise, la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) sort de son silence et appelle la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) à réaffirmer son indépendance vis-à-vis du pouvoir public en publiant rapidement le calendrier électoral.

L’ONGDH se dit préoccupée par les pressions de toutes sortes qu’exercent les dirigeants et autres acteurs politiques de la majorité au pouvoir sur les activités de la centrale électorale et ce, au mépris de l’indépendance censée caractériser ladite Commission.

A ce sujet, la VSV a été on ne peut plus surprise par les propos tenus par le le numéro un congolais, au cours d’une conférence de presse conjointe à Kasese, Ouganda avec son homologue ougandais Yoweri Kaguta Museveni, propos selon lesquels la publication du calendrier électoral n’aura lieu qu’après la révision du fichier électoral par la CENI et que ce processus prendra du temps.

Les propos de l’actuel locataire du Palais de la Nation ont surpris tout le monde, dès lors que la plupart des responsables de la CENI ont toujours subordonné la publication du calendrier électoral au consensus entre acteurs politiques après le dialogue national inclusif.

Institution au service de la MP

Face à cette confusion savamment entretenue dans l’opinion publique, d’aucuns se demandent qui alors pilote la CENI ou mieux la CENI est-elle encore indépendante ?, s’interroge l’ONGDH. Pour l’association, du fait d’avoir tenu de tels propos, le chef de l’Etat a prouvé à la face du monde que la CENI n’est pas indépendante et qu’elle obéit effectivement, comme certaines Congolaises et certains Congolais le pensent, au doigt et à l’œil de la Majorité Présidentielle (MP) et à son autorité morale.

Pour la VSV, la CENI a toujours commis l’erreur de conditionner la publication du calendrier électoral au consensus qui sera issu du dialogue national inclusif alors qu’elle a le pouvoir d’influer si elle gère bien, son indépendance sur les agendas cachés des acteurs politiques congolais toutes tendances confondues et en procédant à la publication du calendrier électoral opposable à tous.

» La CENI doit donc redorer son image ternie auprès de l’opinion publique en mettant ainsi fin à la réalisation des activités  » ponctuelles  » non reprises dans un calendrier électoral global en privilégiant un chronogramme susceptible de reprendre toutes ses activités y compris celles qu’elle est en train de réaliser aujourd’hui notamment dans la province du Nord-Ubangi avec l’opération d’identification et d’enrôlement des électrices et électeurs « ,a martelé Rostin Manketa, directeur exécutif de VSV.

A en croire le N°1 de VSV, l’absence d’un calendrier électoral global ne rassure pas les congolaises et congolais livrés à de nombreuses spéculations et suspicions quant à la volonté politique réelle d’organiser les élections et favoriser l’alternance politique démocratique conformément à la Constitution de la RDC.

Face à ce constat amer, la VSV prie à toutes les parties prenantes au processus électoral et surtout à la Majorité Présidentielle de laisser les mains libres à la CENI dont l’impartialité est de plus en plus remise en cause pour lui permettre de contribuer effectivement au fonctionnement normal de la vie démocratique en RDC à travers, entre autres, l’organisation des élections réellement libres et apaisées dans le délai constitutionnel.

Norbert Luyeye, victime de l’absence de calendrier électoral

Au moment où des voix s’élèvent de partout pour exiger la libération des prisonniers politiques et d’opinion en vue de décrisper le climat avant la tenue du dialogue politique, le pouvoir en place ne désarme pas. Pour avoir réclamé la tenue des élections dans le délai, Norbert Luyeye, président national du parti politique de l’opposition  » Union des Républicains (UR) et six membres de son parti ont été enlevés depuis le dimanche 7 Aout 2016 à Kinshasa.

L’enlèvement des membres de l’Union des Républicains (UR) serait consécutif selon la VSV à la programmation d’une réunion politique, dimanche 7 août 2016, vers 16h00 et à la déclaration politique de Luyeye, rendue publique le 4 août 2016 au siège de son parti, dans laquelle il a parlé du Président de la République comme auteur des obstacles mis en place pour bloquer le processus électoral en rendant impossible l’organisation des élections dans les délais constitutionnels.

Norbert Luyeye avait en outre parlé de la fin du deuxième mandat du président sortant et du vide juridique qu’entrainera d’ici le 6 septembre 2016 le non convocation du corps électoral. En effet, dans sa déclaration, l’UR invitait la population congolaise  » à l’application de l’article 64 de la Constitution  » après cette date butoir.

La VSV pense que quels que soient les propos tenus, il doit être reconnu à Luyeye le libre exercice de son droit à la liberté d’expression et d’opinion et ce, conformément à la Constitution de la République Démocratique du Congo et aux instruments juridiques régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme. Ainsi, la VSV exige la libération pure et simple de Norbert Luyeye et de ses proches.

Par Godé Kalonji