Le 2 novembre est une journée du souvenir et de deuil à Radio France Internationale (RFI). Il y a tout juste un an, Gislaine Dupont et Claude Verlon, les deux journalistes de la « radio du monde » en reportage dans le nord du Mali, étaient assassinés près de la ville de Kidal. Ce dimanche, à Bamako, à l’hôtel Salam, ont été décernées les deux premières bourses professionnelles qui portent leurs noms.
Les deux lauréats de cette première édition sont Rachelle Tessougué et Sidi Mohamed Dicko. La première a été récompensée dans la catégorie « journaliste », le second dans la catégorie « technicien ». Tous deux ont reçu leur prix des mains d’Apolline Verlon, fille de Claude Verlon et de François Vannier, filleul de Ghislaine Dupont.
Rachelle Tessougué s’est ainsi illustrée par un reportage sur les femmes violées dans le nord du Mali pendant l’occupation jihadiste. Un reportage pour lequel elle a recueillie des témoignages particulièrement poignants.
La jeune journaliste a dédié son prix à Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ainsi qu’à tous les journalistes assassinés dans l’exercice de leur fonction. Sidi Mohamed Dicko, récompensé lui pour un montage sur le processus de dialogue inter-malien, a dédié le sien à tous ceux qui sont derrière leur console et qu’on ne voit pas, ainsi qu’aux deux journalistes disparus voici un an.
« Une cérémonie empreinte de douleur et de joie. » Ce sont les mots de Marie-Christine Saragosse, la présidente de France Médias Monde qui a présenté cette bourse pour les jeunes journalistes africains comme « le choix de l’éducation et du savoir face à l’obscurantisme et à la barbarie ». Yves Rocle, directeur-adjoint de la rédaction Afrique de RFI, s’est adressé aux 20 stagiaires qui ont concouru pour cette Bourse : « Continuez votre travail et leurs assassins n’auront pas réussi à les faire taire », leur a-t-il dit.
O.M